L’homme gris creuse le sillon du néant sous les pas des étés à venir
Rêve de nouveaux déserts de paysages vidés de présence humaine
Veut tarir les vignes régler les désirs comme des montres immuables
Inventer dans l’ombre une herbe dépourvue de musique et de rosée
L’homme violent veut que l’amour vienne lui manger dans la main
Faire la vie et la mort à cœur fermé à quitte ou double à rien ne va plus
Sur des corps hier infrangibles dont il achète l’entière dépossession
Tu ressembles à la nuit avec l’aurore éblouie à tes pieds
Depuis longtemps la mort n’a plus aucune prise sur toi
De rien tu sais faire une éternité du froid un cristal ardent
Et s’envoler du cœur triste des pierres une échappée de joie
Semblable à un cyprès solitaire noirci par le soleil
Immuable dans la poussière des années et de l’oubli
Tu restes en équilibre sur le tranchant de la lumière
Mis en ligne sur Sisyphe, le 24 novembre 2004.
Suggestion de Sisyphe
Ode aux sur-vivantes