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jeudi 19 mai 2005 Création d’une nouvelle concertation au Québec Pour un monde libéré de la prostitution
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Nous, citoyennes et citoyens du monde, engagéEs pour un monde d’égalité, de justice, de liberté, de paix et de solidarité, croyons qu’un autre monde est possible : un monde libéré de la prostitution et de toutes les autres formes d’exploitation sexuelle. Nous soutenons que la prostitution n’est pas un travail, encore moins une liberté ou un « droit » de disposer de son corps, mais qu’elle est une aliénation et un rapport de pouvoir, conséquence des inégalités sociales et du manque de choix dans la vie de toutes les femmes. (Extrait de la Déclaration de la CLES). Nous lançons aujourd’hui la CLES (Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle). Solidaires des personnes prostituées qui sont majoritairement des femmes et des fillettes provenant des groupes et des pays les plus défavorisés, les membres de la CLES souhaitent agir pour contrer le discours de banalisation de la prostitution et de légitimation de l’industrie du sexe à l’échelle planétaire. Lutter contre l’exploitation sexuelle sous toutes ses formes est pour nous une lutte pour les droits humains, pour l’égalité entre les sexes et entre les peuples, pour l’élimination de la violence. Née d’une première rencontre de concertation organisée en novembre 2004 par le Comité de recherche-action sur le trafic sexuel encadré par l’Alliance de recherche IREF-Relais-femmes de l’UQAM, la CLES regroupe une douzaine d’organismes et d’individuEs de divers horizons qui partagent une vision critique de la prostitution comme institution et de ses liens avec le trafic sexuel tant à l’intérieur du Québec et du Canada qu’à l’international. Avec la montée du néolibéralisme, nous constatons que l’exploitation sexuelle est en pleine expansion. Cette industrie est sexiste, raciste et fondée sur la marchandisaton accrue du corps et le contrôle de la sexualité des femmes par les hommes. Nous rejetons la décriminalisation de l’industrie du sexe, qui est faussement présentée comme le droit des femmes de disposer de leur corps librement. Nous dénonçons la répression, la discrimination et la criminalisation des personnes prostituées mais nous refusons de considérer que la décriminalisation complète soit une façon de combattre la stigmatisation et la violence dont celles-ci sont victimes. Nous sommes persuadéEs que notre vision critique est partagée par un grand nombre de personnes. Nous tenons d’ailleurs à souligner que l’Association canadienne des centres contre les agressions à caractère sexuel (l’ACCCACS), a voté, en avril dernier, une résolution demandant la décriminalisation des personnes prostituées et victimes de trafic tout en réclamant du gouvernement fédéral qu’il agisse contre les proxénètes et les trafiquants. Cette résolution a reçu l’appui très clair de plusieurs organisations canadiennes importantes représentant des femmes autochtones, des femmes criminalisées, de minorités visibles, etc. Nous croyons qu’il faut explorer des modèles d’intervention ayant au coeur de leurs préoccupations l’égalité des femmes, de toutes les femmes, et souhaitons éliminer la demande à travers une approche globale et cohérente comme celle de la Suède. Nous voulons créer un espace de débat et d’action qui mobilise toutes les personnes qui sont contre l’exploitation sexuelle sous toutes ses formes. Nous invitons d’autres à joindre leurs voix critiques à la nôtre et à AGIR ensemble ou séparément, localement et internationalement. Le 25 mai, la CLES organise un événement grand public avec deux femmes en provenance de l’Inde, qui présenteront leur travail contre le trafic de femmes et d’enfants en Inde en provenance du Népal et du Bangladesh. Elles démontreront l’importance d’agir où que nous soyons pour contrer l’exploitation sexuelle. Déclaration de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) Nous, citoyennes et citoyens du monde, engagéEs pour un monde d’égalité, de justice, de liberté, de paix et de solidarité, – Croyons qu’un autre monde est possible : un monde libéré de la prostitution et de toutes les autres formes d’exploitation sexuelle ; Solidaires de toutes les personnes exploitées sexuellement, nous nous engageons à ce que la lutte contre la prostitution et toutes autres formes d’exploitation sexuelle soit au cœur de nos orientations et de nos actions citoyennes pour le respect des droits humains, pour l’égalité entre les sexes, et pour l’élimination de la violence. La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) est un regroupement d’organismes et de personnes qui propose une alternative au discours de banalisation et de légitimation de la prostitution que tient l’industrie du sexe (voir Déclaration de la CLES). Liste des membres de la CLES (en date du 16 mai 2005) Céline Dubé, Comité d’action contre le trafic humain interne et international (CATHII) Contact : Michèle Roy, Regroupement des CALACS, tél : (514) 529-5252. Mis en ligne sur Sisyphe, le 17 mai 2005. On peut signer – Appel au gouvernement du Canada - Une trentaine de personnalité demandent la décriminalisation des personnes prostituées, mais non de la prostitution. |