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mercredi 8 novembre 2006 Les promesses de Clinton
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On parle ainsi de pauvreté depuis des siècles. On n’a pas idée de toutes les révolutions qui se sont faites avec l’objectif noble d’éliminer la pauvreté. Les pauvres eux-elles-mêmes, des millions et des millions maintenant, lancent par tous les moyens possibles à leur portée des appels à remplir les promesses cyniques dont on les abreuve. Ils n’ont pas attendu Clinton*. Le capitalisme, néolibéral maintenant, expose à la vue de tous et de toutes ses contradictions. Les exhortations à construire l’autre monde possible n’ont de cesse. Peu cependant pose la question du pouvoir. Qui, parmi les orateur-trice-s des « Promesses du millénaire », sont prêt-es à offrir aux pauvres de la planète une manière différente d’exercer le pouvoir qui leur offrirait des moyens concrets de mieux maîtriser leur destin si difficile ? C’est la principale et essentielle limite d’une action sur la pauvreté qui ne soit que philanthropique. C’est un échec de plusieurs années sinon de plusieurs siècles. Le pouvoir doit changer de main radicalement. Il n’y a que cette audace qui ait payé, temporairement peut-être à cause des remises en question du néolibéralisme, mais de façon assez profonde et éloquente pour inspirer de solutions politiques originales. À l’heure où des tas d’illusions tombent, il est important de ne pas en créer d’autres en alimentant un discours passéiste sur la charité ou l’impérialisme humanitaire. Clinton, en ce sens, semble bien plus démuni politiquement que les millions de paysan-nes pauvres qui se soulèvent en Inde, au Brésil, et même en Chine, partout sur la planète, pour en finir avec leurs conditions de vie et de travail et, dans le meilleur des cas, pour accéder au travail salarié plus ou moins pénible à cause du mode d’exploitation qu’il permet. C’est un enjeu majeur de la mondialisation dont il est difficile de prévoir les conséquences si ce n’est que « l’usine mondiale » se déplace vers le Sud pour une plus grande productivité qui permettra éventuellement aux pays du Sud une certaine prospérité si elle n’est pas détournée par les classes dirigeantes à leur profit. La charité n’y aura que peu de poids comparé aux immenses moyens qu’un pouvoir populaire pourrait déployer si le « nouveau » gouvernement étasunien ne tente de l’endiguer. * NDLR - L’ancien président des États-Unis était de passage à Montréal pour participer à la Mis en ligne sur Sisyphe, le 9 novembre 2006 |