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lundi 5 avril 2010


Recherches féministes
Les hommes proféministes : compagnons de route ou faux amis ?

par Francis Dupuis-Déri, chercheur et professeur de science politique






Écrits d'Élaine Audet



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Quelles raisons peuvent mener un homme à se dire proféministe et que peut-il faire pour aider le mouvement féministe ? Voilà les deux questions discutées ici. J’entends proposer pour les hommes proféministes de pratiquer le contraire de l’empowerment (ou autonomisation), soit le disempowerment, c’est-à-dire une (auto)réduction du pouvoir individuel et collectif qu’exercent les hommes sur les femmes, et un (auto)positionnement d’auxiliaire par rapport aux féministes.

J’entends aussi rappeler que c’est toujours par l’effort déployé par des féministes que des hommes deviennent proféministes. Cette discussion s’inspire des analyses de féministes comme Simone de Beauvoir, Christine Delphy, Colette Guillaumin et Catharine MacKinnon, ainsi que des militantes qui m’ont confronté dans la sphère intime ou publique. Ces féministes m’ont convaincu que le patriarcat, comme n’importe quel système de domination, repose sur une division clivant la société en deux classes antagonistes. Dans le patriarcat, les hommes sont membres d’une classe dominante et privilégiée et les femmes, d’une classe dominée et exploitée.

Certes, divers systèmes de domination s’influencent et s’interpénètrent de multiples façons (comme le patriarcat, le capitalisme et le racisme). Les propositions avancées ici sont portées par un homme « blanc » hétérosexuel qui jouit d’une certaine aisance financière. Ces réflexions devraient être sans doute amendées dans le cas d’hommes de classes économiques et de communautés ethniques défavorisées et exploitées. Dans tous les cas, il s’agit d’une réflexion exploratoire et dont plusieurs éléments mériteraient d’être précisés ou nuancés.

***

À première vue, il est heureux que des hommes s’engagent dans la cause
féministe, en ne laissant pas aux femmes seules le fardeau de s’émanciper.
L’histoire occidentale compte d’ailleurs quelques exemples d’hommes qui se sont déclarés champions des femmes et qui ont dénoncé la misogynie de leur société (Badinter 1989 ; Groult 1977 ; Angenot 1977 ; Kimmel 1998). Cependant, si l’engagement des hommes dans le féminisme est positif, il produit aussi et inévitablement des effets négatifs, à tout le moins pour certaines femmes. Au XIXe siècle en France, par exemple, un lobby républicain pour les droits des femmes s’était formé autour d’une femme et d’un homme, Maria Deraismes et Léon Richer.

Ce dernier y a exercé une influence telle que sa présence a soulevé des
insatisfactions chez des militantes qui noteront que « ces messieurs ne vont pas aussi loin que nous » dans les revendications qu’ils portent au nom des femmes, puisque « leurs intérêts ne sont pas les mêmes » (propos de Julie Daubié et Maria Deraismes, cités dans Rochefort (1995 : 193)). Pour un observateur de l’époque, ces « transfuges du camp des hommes » devraient « se cantonner dans le rôle modeste d’auxiliaire » (cité dans Rochefort (1995 : 193)). Les femmes ont repris le plein contrôle de leur mouvement après la mort de Léon Richer. Les hommes qui les y ont rejointes ont souvent été des conjoints des militantes et se sont contentés d’un rôle d’auxiliaire. Christine Delphy (2002a : 171), pour sa part, se rappelle la première grande manifestation pour l’avortement libre en France en 1971 : « Si un
tiers des hommes était derrière, comme convenu, les autres deux tiers étaient devant, cachant les femmes […] Aucune exhortation ne pouvait les convaincre de se remettre, sinon derrière, au moins dans les rangs […] Il fallait que là encore ils soient, comme d’habitude, au premier rang de ce qui se passait. » Christine Delphy, constatant que ces compagnons de route (2002a : 172) « ne visent rien de moins qu’à maintenir leur pouvoir jusqu’à l’intérieur du petit bastion de résistance à ce pouvoir », soit le mouvement féministe, se demande ceci (2002a : 171) : « Où est alors la différence entre ces “amis” et nos ennemis déclarés […] ? »

Récemment encore, plusieurs hommes proféministes ont été critiqués pour
divers motifs. Dans son texte intitulé « Nos amis et nous : fondements cachés de quelques discours pseudo-féministes », Christine Delphy met les féministes en garde contre les hommes proféministes. Ils sont inaptes – de par leur position de mâle – à percevoir aussi clairement que des femmes la complexité des enjeux féministes. Delphy précise que « l’oppression est une conceptualisation possible d’une situation donnée ; et cette conceptualisation ne peut provenir que d’un point de vue, c’est-à-dire d’une place précise dans cette condition : celle d’opprimé » (Delphy 2002b : 281 ; voir aussi Harding (2004)). Ils sont de plus réfractaires à laisser les femmes développer un mouvement et une pensée féministes par et pour les femmes, par crainte de perdre de l’influence et du pouvoir. Dans tous les cas, ces hommes proféministes continueront à tirer des avantages du patriarcat du
simple fait d’être un homme (Dagenais et Devreux 1998 ; MacKinnon 2005 ; Valian 1999). Comme le soulignent Christine Delphy (2002a) et Peggy McIntosh (2001), un homme jouit en tout temps de privilèges symboliques ou matériels, du simple fait d’être un homme. Christine Delphy (2002a : 186 et 188) rappelle ainsi au sujet d’un homme hypothétique qui voudrait entretenir une relation égalitaire avec une femme « qu’il ne peut à lui tout seul supprimer, détruire ce qu’il n’a pas fait ». Elle ajoute que, « pour la même raison, il ne peut pas plus supprimer les désavantages
institutionnels de la femme ». (…)

Même lorsque l’homme proféministe se positionne comme un protecteur de femmes et des féministes, il adopte un rôle masculin bien balisé par le patriarcat qui postule des dominants – prédateurs ou protecteurs – et des « femmes faibles » (Descarries 2005 : 139) et dominées, proies ou protégées. L’homme proféministe est donc problématique à la fois parce qu’il ne peut seul se départir de son statut de mâle et parce qu’il saura en certaines occasions, et surtout les plus contentieuses, agir comme un mâle et tirer profit de ses avantages de mâle.

Cela dit, Christine Delphy (2002a : 215, note 3) n’esquive pas « la question
qu’on ne peut manquer de se poser : ’Mais alors, les hommes ne peuvent rien faire dans le cadre de la lutte antipatriarcale ?’ », à laquelle elle répond en pointant vers la pratique « de certains hommes qui, au lieu de nous donner des conseils [aux femmes et aux féministes], travaillent sur eux, sur leurs problèmes sexistes ; qui, au lieu de nous interpeller, s’interrogent, au lieu de prétendre nous guider, cherchent leur voie, qui parlent d’eux et non pas de nous. » Elle ajoute que ces hommes « cherchent en quoi la lutte antipatriarcale les concerne directement, dans leur vie quotidienne. Et ils le trouvent sans difficulté, inutile de le dire. Car c’est pour l’ignorer qu’il faut se donner du mal. » Lorsque Delphy suggère qu’un homme doit se demander en quoi la lutte antipatriarcale le concerne directement, on peut comprendre qu’il lui faut se considérer comme étant lui-même en position de pouvoir devant les femmes de par son appartenance à la classe des hommes. Il convient donc qu’il travaille à réduire ce pouvoir, c’est-à-dire qu’il s’engage dans un processus de disempowerment. (…)

Qu’est-ce qui mène un homme sur la route du féminisme ?

Cinq hypothèses permettent d’expliquer au moins partiellement le choix et
l’engagement proféministe : 1) un désordre d’identité sexuelle ; 2) une éthique égalitariste ; 3) l’affection à l’égard des femmes ; 4) l’intérêt et la recherche d’avantages ; et 5) l’influence du féminisme.

La première hypothèse, soit un désordre d’identité sexuelle, est principalement critique des hommes proféministes et participe de l’offensive antiféministe, qui dénigre les hommes proféministes en prétendant qu’ils sont motivés par une haine de leur sexe (Dallaire 2001 : 67) ou encore parce qu’ils sont des « castrés » (Zemmour 2006 : 129 et 131) ou des « eunuques serviles » (Lebel 2006a). Dans cette perspective, la position politique des hommes proféministes s’explique « fondamentalement par manque de couilles » (Gélinas 2002 : 16). Il conviendrait alors de distinguer « les vrais » hommes des proféministes rongés par une « culpabilité névrotique » (Gélinas 2002 : 16 et 209). Les féministes connaissent bien cette tactique de dénigrement, puisque leur engagement est souvent réduit à des considérations psychologiques et sexuelles (elles sont féministes parce que « lesbiennes » ou « mal baisées »). La hargne et le mépris qu’expriment des hommes ouvertement antiféministes à l’égard des hommes proféministes tiennent de ce que les premiers considèrent que les seconds sont des « traîtres » à leur classe de sexe. « Nous avons besoin de “traîtres de genre” », dira d’ailleurs la féministe Sandra Bartky (1998 : XII ; voir aussi Digby (1998 : 3). On pourrait en déduire qu’un homme proféministe souffre de cette stigmatisation par ses pairs, comme le suggère le proféministe Michael Kimmel (1998 : 60). Or ce désagrément peut être largement compensé par le prestige ou la sympathie qu’accordent des féministes à leurs compagnons de route. Si l’homme proféministe voit diminuer son « pouvoir avec » les autres hommes, il y gagne un « pouvoir avec » les féministes.

La deuxième hypothèse, c’est-à-dire une éthique égalitariste, est plus
sympathique envers les hommes proféministes dont l’engagement s’expliquerait par soif d’égalité. Cette hypothèse est idéaliste, c’est-à-dire qu’elle présuppose que les idées et les valeurs portées par un individu le font agir en correspondance avec celles-ci. Selon cette hypothèse, un homme qui accorde une part importante à l’idée d’égalité dans la construction de son identité aura – en principe – plus de chances d’être proféministe dans la mesure où il cherche ainsi à préserver sa cohérence identitaire à ses propres yeux et aux yeux des personnes à qui il accorde de l’importance. C’est d’ailleurs le plus souvent dans les milieux progressistes que l’on trouve des hommes portés à s’engager aux côtés des féministes. Cependant, tous les hommes « progressistes » ne sont pas proféministes, tant s’en faut. En France, par exemple, c’est à la droite que les femmes ont arraché le droit de voter et d’être élues. Par ailleurs, l’extrême gauche se plaît souvent à accorder la priorité à la lutte anticapitaliste, en laissant entendre que les autres « questions » sont secondaires et que le sexisme disparaîtra nécessairement après la chute du capitalisme. L’hypothèse éthique fait donc la part trop belle aux hommes proféministes (qui seraient des « justes ») et passe sous silence les luttes que des femmes ont menées au sein des organisations de gauche et d’extrême gauche pour convaincre leurs « camarades » d’adhérer à leur cause.

La troisième hypothèse, soit l’affection à l’égard des femmes, énonce que
cette affection, soit l’amour et l’amitié, peut entraîner des hommes sur la voie du féminisme. Plusieurs féministes se méfient de l’amour dans un cadre hétérosexuel, l’« amour » pouvant être une arme efficace pour maintenir la domination d’un homme sur une femme (Atkinson 1975 ; Delphy 2002a : 187 ; Löwy 2006 : 53-57).

Toutefois, l’amour pourrait aussi permettre à l’aimée d’ouvrir chez son amoureux des brèches en faveur du féminisme. Michelle Perrot (1999 : 15) explique d’ailleurs qu’« il faut à un homme beaucoup d’abnégation, d’amour, de complicité » pour qu’il soit proféministe. Le compagnon de route et de coeur d’une féministe peut, en raison de son affection envers elle, réagir avec plus de solidarité lorsqu’elle lui explique la difficulté de sa lutte à mener et lui révèle les situations d’oppression qu’elle vit par rapport aux hommes. Des hommes peuvent également ressentir une solidarité pour des femmes dont ils se sentent proches – mère, soeur, amie, collègue, etc. – et se révolter contre l’oppression qu’elles subissent. Comme le dit Albert Camus (1951 : 29), « [l]a révolte ne naît pas seulement, et forcément chez
l’opprimé, elle peut naître aussi du spectacle de l’oppression dont un autre est victime ». Cependant, l’affection et la solidarité ne sont pas synonymes d’égalité.

Comme le souligne Christine Delphy (2004b : 25), « [a]ucun degré d’empathie ne peut remplacer l’expérience. Compatir n’est pas pâtir. » Des hommes savent par ailleurs très bien aimer des femmes qu’ils méprisent, exploitent et brutalisent, l’amour leur permettant de parfaire leur prise de contrôle. Cette hypothèse romantique fait donc elle aussi la part trop belle aux hommes proféministes et à la prétendue noblesse de leurs valeurs et de leurs motivations.

Selon la quatrième hypothèse, c’est-à-dire l’intérêt et la recherche d’avantages, un homme sera d’autant plus porté à être proféministe, ou à tout le moins à se dire publiquement proféministe, qu’il y verra une possibilité d’en tirer des avantages. Certains hommes hors normes, dont le caractère ne cadre pas avec une masculinité viriliste, peuvent tirer profit du féminisme pour s’assurer une certaine cohérence identitaire. De plus, les hommes proféministes savent profiter de leur position politique d’au moins cinq façons, que l’on peut illustrer par cinq figures déjà présentées par Sandra Bartky (1998 : XIII) et David J. Kahane (1998 : 215) : l’opportuniste, le poseur, l’initié, l’humaniste, l’autoflagellateur.

L’opportuniste est celui qui se déclare « féministe » lorsqu’il sent que le féminisme est de bon ton et à la mode, à tout le moins dans certains milieux. Il espère ainsi se positionner avantageusement dans un champ professionnel précis (le monde universitaire, par exemple) ou se rendre plus sympathique aux femmes. Le poseur, pour sa part, s’intéresse aux théories féministes de façon abstraite. Son « féminisme de façade » (Descarries 2005 : 147) n’a pas d’impact dans sa vie. Il peut même se servir de ses connaissances du féminisme pour faire la leçon à des femmes.

L’initié, quant à lui, se sent partie prenante à la cause féministe et il milite dans des groupes proféministes. Il se gagne la sympathie des femmes – militantes, mères et soeurs, compagnes et amies – du simple fait qu’il se dit « féministe ». Il se sent supérieur par rapport aux autres hommes, car ce sont eux – et jamais lui – qui sont coupables de misogynie et responsables du patriarcat. De son côté, l’humaniste admet qu’il profite du patriarcat, mais il dit souffrir de ce système injuste au même titre que les femmes, car l’injustice et l’inégalité le révulsent par principe. Enfin, l’autoflagellateur, vit son féminisme tel un chemin de croix qui lui apportera rédemption. Il veut se libérer de son propre sexisme et rêve d’être un individu pur et sans contradictions. L’autoflagellateur et l’humaniste veulent à tout prix
démontrer que le féminisme est bon pour les hommes et pour l’« Homme ».

Si l’humaniste adopte une approche plus philosophique, l’autoflagellateur aborde le féminisme d’un point de vue psychologique. Son féminisme est thérapeutique plutôt que politique. Les hommes peuvent donc être proféministes s’ils pensent en tirer divers avantages, que ce soit la construction et la justification d’une identité sexuelle en décalage avec la masculinité viriliste, une haute estime de soi en se comparant aux autres hommes, une image publique d’individu courageux et progressiste ou encore (et pour le dire de façon très crue) un accès plus aisé aux corps de féministes qui pourraient être plus enclines à tomber sous le charme d’un homme proféministe que sous celui d’un misogyne affirmé.

Enfin, selon la cinquième hypothèse, soit l’influence du féminisme, ce
serait toujours à la suite de confrontations par des féministes qu’un homme en vient à se penser proféministe. Cette hypothèse peut paraître déprimante et même cynique, surtout pour des idéalistes qui espèrent que les idées et les valeurs déterminent les actions, mais elle est cohérente avec une approche politique qui voit les rapports de force et les intérêts de pouvoir comme les déterminants premiers des actions et des inactions des protagonistes politiques. Comme le rappelait l’ancien esclave Frederick Douglass (2004 : I), par ailleurs partisan du droit des femmes au vote et à l’éligibilité électorale, « [s]’il n’y a pas de lutte, il n’y a pas de progrès […] La lutte peut être morale, ou elle peut être physique, ou elle peut être morale et physique à la fois ; mais il faut une lutte. Le pouvoir ne concède rien sans revendications. Il ne l’a jamais fait et ne le fera jamais. » Anne-Marie
Devreux (2004 : 11) rappelle, au sujet de la sphère domestique, que c’est lorsque « les femmes sont en mesure de faire valoir leurs droits à l’activité professionnelle, au temps personnel, au partage égalitaire du travail domestique » que l’on peut constater un engagement significatif des (rares) « nouveaux pères » dans les tâches domestiques et parentales. Ce sont donc les féministes qui produisent, par leurs efforts et leurs luttes, des hommes proféministes. Comme le dit l’adage, il y a derrière chaque homme proféministe plusieurs féministes épuisées d’avoir tant bataillé et de l’avoir tant confronté. (…)

Malheureusement, même la présence individuelle d’hommes proféministes
dans le réseau féministe pose problème. Mélissa Blais a participé à la Coalition
anti-masculiniste (2004-2005) qui comptait des femmes et des hommes et qui avait été mise sur pied pour contester le congrès Paroles d’hommes à l’Université de Montréal en avril 2005. Forte de cette expérience, et s’inspirant du bilan que les femmes y militant en ont proposé, elle porte un regard critique sur la mixité organisationnelle dans le contexte de la lutte féministe. Elle note que des hommes membres de cette coalition ont fait subir aux militantes des attitudes dominatrices et que les femmes ont dû consacrer énergie et temps pour rétablir un rapport de force acceptable pour elles. La présence d’hommes séducteurs peut aussi fissurer la solidarité entre femmes. « En somme », note Blais (à paraître), « il existe un décalage bien réel entre les intentions des hommes pro-féministes et les effets de leur présence au sein d’une organisation féministe. La bonne intention ne suffit
donc pas à éliminer la hiérarchie. Conséquemment, la mixité comporte son lot de problèmes pour les femmes. » En fin de compte, l’apport militant positif des proféministes ne compense pas nécessairement les effets négatifs que leur présence occasionne aux féministes. Si la présence des hommes proféministes dans le mouvement féministe est positive, car ils apportent de l’énergie et des forces qui peuvent participer à son dynamisme, cette présence a également des effets négatifs puisqu’elle oblige certaines ou plusieurs femmes à dépenser énergie et force à les surveiller et – souvent – à les confronter. Les féministes devraient donc se méfier des hommes proféministes et se donner des mesures pour se prémunir contre leur influence néfaste. (…)

 Extraits de l’article « Les hommes proféministes : compagnons de route ou faux amis ? » par Francis Dupuis-Déri, publié dans Recherches féministes, vol. 21, numéro 1, 2008 (pp.149-169) - Recherches féministes. Ce numéro de Recherches féministes souligne les 20 ans de cette revue féministe universitaire. Nous recommandons de vous procurer ce numéro du 20e anniversaire de Recherches féministes.

 Pour obtenir l’article intégral en PDF, avec notes, références et bibliographie, on peut s’adresser au site Érudit.

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 Nous remercions l’auteur et la revue Recherches féministes de l’autorisation de publier de larges extraits de cet article sur le site Sisyphe. Nous espérons ainsi contribuer à la réflexion sur le sujet.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 15 mars 2010



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Francis Dupuis-Déri, chercheur et professeur de science politique

Francis Dupuis-Déri est chercheur et professeur de science politique. Après avoir fait de la recherche au Département de science politique du Massachusetts Institute of Technology (Boston), il est maintenant professeur à l’Université du Québec à Montréal.



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  • Les hommes proféministes : compagnons de route ou faux amis ?
    24 avril 2010 , par   [retour au début des forums]

    Je vous fait partager ma réaction au lien ci-dessous

    http://vamos.zeblog.com/367296-temoignage-sur-un-atelier-du-congres-paroles-d-39-hommes/

    Bonjour,

    Je me suis beaucoup intéressé aux questions féministes à une époque, pour la raison simple qu’il me semblai que vivre dans une société où une moitié de ses membres était considérée comme des citoyens de seconde zone n’augurait rien de bon, même pour l’autre moitié.

    Il y a quelques années, j’ai fais l’objet de discrimination de la part de femmes (qui par ailleurs se réclamaient du féminisme) dans une entreprise où elles étaient majoritaires, et de ce que l’on pourrait également qualifier d’harcèlement sexuel.
    Cela se traduisait par une caricaturisation de toutes mes propositions sur lesquelles j’avais fais un travail préalable et des recherches, et cela au profit de propositions investit de “l’intuition féminine” ;
    Par des réflexions graveleuses à caractère sexuel ;
    Ou par des réponses du type “tu ne peux pas comprendre tu es un homme” comme si d’une part mon avis n’était fondé que par ma qualité d’homme et qu’en tant qu’homme j’avais quelque chose en moins et non pas seulement un avis différent.

    Ce qui m’a choqué, ce n’est pas tant que des femmes agissent de la sorte. Je ne vois pas pour quelles raison toutes les femmes seraient immunisées contres les tares dont certains hommes sont atteints. Non, ce qui m’a choqué c’est l’absence d’écoute et de crédit que j’ai trouvé dans l’évocation de ses problèmes.
    Notamment, lorsque j’évoquai les sous entendus et les réflexions à caractère sexuel, à quoi on me répondait généralement que j’avais du les provoquer. Et je crois que tous ceux qui ont lu l’article ci-dessus, trouveraient cette réflexion adressée à une femme particulièrement choquante et déplacée.

    Aujourd’hui, je rencontre des hommes qui ont également vécu des expériences plus ou moins similaires, et qui tiennent effectivement des propos réactionnaires, qui considèrent que la place des femmes est à la maison, qui remettent en cause l’avortement, alors qu’auparavant ils n’auraient jamais tenu de tels propos. Et je pense que cela est dû à une absence d’écoute face à des actes sexistes, à une forme d’angélisme dont peuvent faire certaines féministes face au potentiel de violence de certaines femmes, voir face au sexisme de certaines féministes (ou présentées comme telles).

    Je m’inquiète donc d’une sorte de “gué-guerre” des sexes où les excès des uns entraineraient les excès des autres. Que ce soit dans la vie publique et professionnelle (plus globalement en dehors des relations amoureuses), j’évite d’attribuer des aprioris sur les qualités et défauts d’une personne selon qu’elle soit titulaire d’un vagin ou d’un pénis. Je ne présume pas d’une hypersensibilité chez les femmes, ou d’une absence de sensibilité chez un homme, selon l’occasion qu’il m’est donné de la découvrir, je la constate ou je ne la constate pas.
    Il en est de même pour les situations socio-économiques. Hors, je constate parfois que les intervenants sociaux n’ont pas toujours le temps de faire ces analyses, et fonctionnent souvent par raccourci. Alors peut être y a t’il plus de femmes dans la précarité, je l’ignore, mais à situation de précarité égale une femme sera mieux prise en charge qu’un homme. Mon propos n’est pas d’entrer dans une guerre des sexes, d’ailleurs rien que l’évocation d’un “masculinisme” m’inquiète. J’invite juste les lecteurs de cette intervention à la nuance, car sans nuance on est dans la caricature, et peut être un peu dans l’extrémisme.

    Ps : je me souviens avoir été exclu de réunion de féministes du fait que j’étais un homme, les femmes invoquant une nécessité de débattre sans les hommes des questions qui les concerne. Cette démarche ne me semblait pas très judicieuse. Cela étant après avoir fait part de mon désaccord je me suis incliné sans insistance, à quoi bon s’imposer là où on est malvenu. Je ne trouve pas plus pertinent que des hommes cherchent à exclure des femmes de débats touchant à la question de la place des hommes, mais dans la continuité de la perspective précédente, je ne m’en étonne pas davantage.

    Les hommes proféministes : compagnons de route ou faux amis ?
    30 mars 2010 , par   [retour au début des forums]

    Je reste modérément septique... Je vois certains dangers à la présence d’hommes dans les organisations féministes, mais voici le problème que je pose : Comment peut-on vaincre le patriarcat si on exclue la possibilité que les hommes se joignent à la lutte féministe ? En fait, je ne voix pas pour quelle raison les hommes changeraient volontairement leur position de domination s’ils ne sont pas acceptés dans le mouvement opposé à leur domination. Le féminisme revendique la fin du patriarcat, mais dans un sens, cela suppose qu’il s’opérera un travail de réflexion de la part de l’homme sur sa position dominante et que par la contrainte (ou non), il en viendra à se positionner en faveur d’une égalité des genre et à agir en ce sens. Cependant, s’il n’est pas accepté au sein du camp opposé à sa domination (voir féminisme), il en viendra probablement à se fermer et à se réfugier dans la positions qu’il occupait.

    Le changement du patriarcat à l’égalité passe par une lutte à caractère historique échelonnée sur une période de temps importante. Changer les comportement des êtres humains de manière générale n’est pas chose facile. Cependant, les hommes qui effectuent la transition au niveau de leurs idées et de leurs actions doivent être intégrés dans une certaine mesure. Ils ne peuvent se retrouver dans une position où ayant rejeté le patriarcat, ils sont rejetés à leur tours sans que cela ait une incidence négative sur leur positionnement. Face au rejet, ils joindrons la masse de ceux qui les acceptent en tant que membres de la classe dominante.

    Ainsi, je vois un danger à la présence des hommes dans les luttes féministes, mais je vois aussi un danger dans le rejet des hommes. Où se positionner ? Cette question, ce n’est vraisemblablement pas à moi d’y répondre en raison de mon état de genre.

    • Les hommes proféministes : compagnons de route ou faux amis ?
      11 février 2013 , par
        [retour au début des forums]

      TRES TRES bonne question !!! Mais qui peut réellement répondre
      avec certitude.
      Je suis enclin à dire méfiance, mais il y a bien des femmes anti-féministe, des femmes qui se complaise dans leur petit role de : poupée, de femme de ménage ..
      Mais je dirais bétement aussi il n’y a pas de fumée sans feu.
      Réapropriation aprés, possible. A VOIR avec vigilance.
      Et oui une femme doit toujours etre vigilante !!! et cela grace à vous MESSIEURS !! vous ne vous sentez pas un peu mal à l’aise d’etre la cause de tout ce remu ménnn inge et non pas ménage.

      [Répondre à ce message]

    la séduction
    22 mars 2010 , par   [retour au début des forums]

    Je trouve assez rigolo qu’une correspondante suppose que les hommes sont nécessairement séduisants s’ils sont jeunes et beaux et qu’ils ne le sont pas s’ils sont vieux et laids... Beau et jeune ne sont pas synonymes de séduction, on a vu des vieux laids séduire les plus belles femmes. En fait, c’est ridicule, il faut relire le texte, l’auteur ne parle pas d’apparence séduisante, il parle d’hommes qui emploient la séduction pour exercer le pouvoir au sein du mouvement féministe. J’ai vu de mes yeux que cela pouvait aller jusqu’au harcèlement. On n’est plus ici dans le militantisme pour soutenir les féministes mais pour profiter des lieux qui rassemblent des femmes de tout âge. On dira sans doute que les femmes sont assez intelligentes et capables de mettre ces hommes à leur place, si elles le souhaitent. Sauf que certaines, des jeunes en particulier, se demandent si en plus de devoir lutter et travailler pour les droits des femmes dans tous les milieux où elles passent, il leur faut maintenant lutter contre les techniques de séduction et le harcèlement au sein des groupes féministes mêmes. Le correspondant français a raison, une armée de femmes "reconnaissantes" sera toujours prête à se lever pour protéger et défendre ces hommes aux comportements discutables. Ah ça oui, on peut y compter tant le besoin pour les femmes d’être reconnues par les hommes est grand. C’est même l’une des raisons pour lesquelles les femmes font deux pas en arrière pour un pas en avant. La meilleure façon pour un homme de ralentir l’avancement des femmes est de se faire accepter dans un milieu féministe et ensuite d’y soulever la discussion. Des femmes vont passer bien du temps à lui accorder de l’attention et à le défendre, du temps qu’elles ne consacreront pas à leur propre cause. LAB

    • la séduction
      25 mars 2010 , par
        [retour au début des forums]

      Moi ça m’énerver un peu. Il y a de la séduction entre les hommes, entre les femmes, entre les femmes et les hommes. Il y a des rapports de force aussi, parce que l’altérité ce n’est pas la fusion. Alors on peut essayer de pacifier les choses, mais pacifier en commençant par l’exclusion ça me semble pas très intelligent.
      Ensuite on se demande ce que c’est que cette "propre" cause unique qui serait le Féminisme. Il y a autant de féminismes que de femmes, il faut arrêter de croire que le seul frein à une homogénéité d’une communauté c’est le sexe. Même le harcèlement sexuel n’est pas lié directement à l’asymétrie homme/femme, à moins que cela devienne structurel. Oui il y a du harcèlement sexuel, oui le harcèlement de l’homme est plus matériel et donc plus pressant (en plus d’être plus courant peut-être, mais je n’ai pas de chiffres) que celui des femmes. Mais bon, si tout homme est un ennemi sous prétexte de ce qu’il a dans le slip alors le féminisme est condamné à s’écrouler. Désolé hein, c’était bien tenté.

      J’ai envie de dire que j’écoute les féministes, et les femmes en général d’ailleurs, tout autant que les hommes, parce qu’ils sont pas moi non plus "les hommes". Si on me sort des énormités je n’accuse ni le féminisme ni la femme, j’accuse juste la partie du discours tenu par la personne que j’ai en face de moi, sans lui retirer les sous-vêtements pour autant. Et sinon oui, je préfère soulever la discussion que la rabaisser. Enfin... je participe pas à des associations féministes, je sais juste qu’accuser les autres et se poser toujours en victime est bien pratique et ne fait avancer bien souvent aucune cause. Mince quoi, il y a des choses à faire encore, au lieu d’essayer de retrouver des accents des luttes des années 60 qui sont moins purs que dépassés. Comme toute lutte il faut que celle-ci se bouge un peu. Combien de femmes aujourd’hui ne se reconnaissent plus dans les associations, combien croient que c’est bon, on ne peut pas aller plus loin que les droits qui sont désormais acquis ? C’est à une vraie critique de la société, dans son ensemble, qu’il faut s’attaquer, femmes et hommes. Pensons le truc, théorisons, et laissons tomber l’intelligence du coeur ou la pensée avec les tripes : nous avons tous un cerveau aussi, faut le revendiquer.

      [Répondre à ce message]

    Les hommes proféministes : compagnons de route ou faux amis ?
    22 mars 2010 , par   [retour au début des forums]

    Je ne lis pas cet article comme ceux qui ont laissé des commentaires et je voudrais témoigner de mon expérience. J’ai été participant d’un groupe d’hommes pro-féministes pendant quelques années et j’ai été surpris d’y voir des attitudes négatives à l’égard du féminisme et des féministes... On y planifiais parfois comment influencer les féministes et pas comment les aider... Il y a des féministes qui se font des illusions sur les hommes qui les appuient et leurs motivations. Je ne parle pas des hommes qui s’engagent personnellement dans leur quotidien, face à leurs famille et à conjointe, je parle de ceux qui veulent militer dans le mouvement féministe, participer aux activités, aux manifs, aux discussions, aux débats en ligne, ou que des groupes féministes invitent souvent à la place de femmes, parce que ça fait bien d’avoir des hommes dans ces années-ci. J’ai vu de mes yeux des exemples d’exercice de pouvoir d’hommes présentés comme proféministes et pourtant les féministes n’y ont pas réagi. Quand l’auteure Christine Delphy dit qu’il faut se méfier de ceux qui disent aux féministes quoi penser, quoi dire, quoi faire, elle a raison. Ce peut être décevant de voir bousculer les rêves et idées reçues sur le rôle des hommes dans le mouvement féministe, mais cet article ne caricature pas. Vous n’avez qu’à lire des sites féministes et vous verrez quelle place des hommes s’y donnent ou qu’il leur est donnée. Encore une fois il est important de faire une distinction entre les hommes militants dans des groupes et au sein du mouvement féministes, et les hommes majoritaires qui travaillent sur eux-mêmes dans le quotidien et ne cherchent pas à reproduire les rapports de pouvoir. J’ajouterai que c’est la même chose dans les groupes homosexuels mixtes, les hommes imposent leur pouvoir, on dirait qu’en groupes, les hommes nous avons instinctivement la tendance à nous mettre en avant, à vouloir prendre le haut du pavé et à pavaner. Je ne sais pas si c’est ainsi ailleurs mais cette tendance s’exprime en France et en Allemagne (ou j’ai vécu). L’auteur mentionne aussi l’usage de la séduction, ce que j’ai constaté à plusieurs reprises chez des hommes qui s’engageaient dans des groupes féministes, altermondialistes, pacifistes et autres. Je dirais même que c’est un objectif de l’engagement de beaucoup d’hommes... au risque de vous décevoir. Il faudrait se demander pourquoi des hommes dits féministes ou proféministes ne cherchent pas à travailler sur eux-mêmes et entre eux, avec d’autres hommes (pour les sensibiliser par exemple) au lieu d’aller militer dans le mouvement féministe. Il est plus facile et gratifiant de se faire encenser par des femmes que de confronter d’autres hommes, des semblables. La réflexion ne va jamais bien loin sur le sujet, les hommes en général, même les plus tordus et mal intentionnés, trouvent toujours des défenderesses ou des appuis féminins nombreux, finalement, ce sont les femmes entre elles qui font les débats et les hommes observent, en attendant le verdict. Est-ce qu’on a avancé ? Bien sûr on a avancé, il y a beaucoup plus d’hommes qu’avant qui appuient les politiques d’égalité, pour ne prendre que cet exemple, c’est souvent même une majorité. Ce n’était pas l’objet de cet article et l’auteur n’a pas prétendu parler de tout en annonçant ce qu’il analyserait dans ce texte.

    Les hommes proféministes : compagnons de route ou faux amis ?
    22 mars 2010 , par   [retour au début des forums]

    Les hommes féministes réellement engagés dans des groupes feministes sont-ils si nombreux qu’il faille prendre des mesures urgentes pour empêcher un envahissement ?
    J’ ai peur que non et j’ai l’impression que l’on utilise un rouleau compresseur pour écraser une épingle.

    Sur le fond, il est évident que les hommes féministes doivent éviter de rouler les mécaniques auprès des féministes et d’essayer d’imposer, ce qui d’ailleurs serait voué à l’échec, un semblant de domination au sein même de ce qui veut justement casser cette domination. Ils doivent être modestes, y compris dans certaines formes alambiquées d’autocritique, et chercher à exclusivement à aider concrètement les femmes dans leur combat.
    Ils doivent aussi mettre en application dans leur vie l’égalité des sexes, donner l’exemple, ce sera leur meilleur passeport auprès des femmes féministes, l’acte étant souvent, comme chacun le sait, plus parlant que la parole.

    A vrai dire, c’est d’ailleurs prendre les féministes pour des idiotes pour croire qu’elles ne sont pas capables de reconnaître la sincérité des convictions à la posture « politiquement correcte » destinée à valoriser certains mâles assoiffés de reconnaissance et de pouvoir.

    Pour ce qui est du risque de séduction, c’est franchement comique ; devrait-on accepter des hommes féministes uniquement s’ils sont très très moches ou très très vieux ou , mieux, les deux à la fois ? On pourrait accepter aussi des hommes féministes voilés de la tête au pied ; après tout cela leur ferait comprendre ce que c’est que le vécu des femmes totalement voilées !
    Pourquoi d’ailleurs interdire la séduction dans un groupe humain ? Les femmes féministes qui ne sont pas lesbiennes seraient elles condamnées à l’abstinence et devraient-elles entrer en féminisme comme on entre au couvent ou fréquenter des hommes pas féministes pour éviter tout risque de contamination entre leurs vies privées et leurs engagements féministes ? De même, les hommes féministes qui ne seraient pas gay devraient exclure par avance la possibilité d’avoir des relations sexuelles avec des femmes féministes et engagées ?

    On ne doit pas proner le rejet d’une certaine mixité dans le mouvement féministe car si l’on considère que la mixité n’est pas possible ou trop risqué au sein d’un groupe de femmes et d’hommes motivés et sélectionnés pour réaliser leur rêve d’égalité entre les sexes, comment imaginer de le réaliser dans l’espace réél de la vie où , par définition, la mixité est omniprésente et où beaucoup d’hommes mais aussi de femmes pas spécialement féministes et même hostiles au féminisme pullulent. Comment ce qui ne serait pas possible au sein d’une avant-garde le serait dans le vaste monde de la réalité, beaucoup moins bien disposé au rêve du féminisme ?

    Il faut faire confiance aux femmes féministes pour prendre ce dont elles ont besoin auprès des hommes féministes et rejetter ce qui leur semble douteux.

    Les hommes proféministes : compagnons de route ou faux amis ?
    22 mars 2010 , par   [retour au début des forums]
    les hommes proféministes ; compagnons de route ou faux amis

    Il y a déjà très peu de femmes réellement engagées dans des mouvements féministes et, à leur côté, encore beaucoup moins d’hommes ; donc , finalement, cet article c’est un peu un rouleau compresseur sur une épingle !!
    Sur le fond, beaucoup de mouvements émancipateurs vraiment suivis d’effets ont été lancés par des personnes qui avaient une position sociale très avantageuse, voire beaucoup de pouvoir ; inversement, beaucoup de révoltes lancées par des opprimés ont été écrasées ou sont restées sans lendemain ou ont même été dévoyées par les chefs issus de leur rang.
    Dans certains pays où les femmes sont littéralement écrasées dans la violence la plus extrême et n’ont aucun droit à la parole, la vérité est que le premier stade d’émancipation passe nécessairement par l’implication d’hommes "dominants" qui n’acceptent pas cet état de chose.
    Dans les pays plus "avancés", les femmes se prennent en main et les hommes "féministes" doivent les accompagner sans chercher à recréer une domination quelconque ; ceci dit, c’est prendre les femmes féministes pour des idiotes ou des "faibles" femmes pour penser qu’elles ne sont pas capable de faire la part des choses et de vivre leur militantisme avec des hommes "féministes" sans affaiblir leur conviction (certaines le fond parfois en vivant avec des hommes pas spécialement féministes).

    Si la mixité avec des hommes féministes était impossible, comment parier sur la viabilité d’une société égalitaire où les femmes auraient toute leur place, puisque par définition dans la société réelle il y a beaucoup d’hommes (et de femmes") qui ne sont nullement féministes ? Comment peut-on espérer créer une société non sexiste si on n’est pas capable de la faire vivre au stade expérimental sur un échantillon sélectionné de femmes et d’hommes féministes ?
    La recherche de la pureté absolue dans l’action militante ne peut mener qu’à l’impuissance absolue, à l’échec absolu.

    Déception
    21 mars 2010 , par   [retour au début des forums]

    Je n’avais pas mis mon commentaire au bon endroit.

    J’ai éprouvé de la déception en lisant cet article, qui aurait pu simplement être une mise en garde contre les hommes hypocrites mais qui ressemble bien plus à une condamnation sans nuance des hommes pro-féministes.

    Je ne nie pas l’existence d’hommes pro-féministes en apparence mais animés de motivations personnelles ou par un sentiment de culpabilité. Je crois cependant l’article de M. Dupuis-Déri semble vouloir réduire l’ensemble des hommes pro-féministes à des catégories, négatives pour la plupart et à nier tout sincérité dans leur démarche.

    M. Depuis met même en garde les féministes contre l’amour hétérosexuel, comme si elles étaient influençables au point de renier leurs valeurs pour lui. Je ne dis pas que c’est impossible mais je trouve le propos très infantilisant et je crois qu’il entretient le préjugé voulant que seules les femmes lesbiennes soient des féministes vraiment loyales.

    Je crois que le rejet systématique de la mixité dans certains évènements féministes cause un certain tors à la cause féministe, même si elle peut être justifiée dans certains cas, mais cet article donne en plus l’impression que tout homme cherche forcément à profiter des avantages du patriarcat et à dominer un groupe mixte.

    S’ils se font rejeter comme des intrus lorsqu’ils veulent s’impliquer pour l’égalité des sexes, même les plus désintéressés des hommes pro-féministes seront difficile à convaincre que le mouvement féministe lutte contre le sexisme !

    C’est un peu comme si une personne hétérosexuelle se faisait dire que sont orientation sexuelle l’empêche de s’impliquer sincèrement dans la lutte contre l’homophobie !

    Il serait intéressant de savoir où se situe M. Dupuis-Déri par rapport au mouvement féministe. À quelle catégorie appartient-il ? Devons-nous nous méfier de lui aussi et le considérer comme un faux-ami ?

    La communication entre féministes et hommes pro-féministes ne peut tout de même pas se borner à ce que les premières disent aux seconds : "Ne soyez pas machos et restez de votre côté de la clotûre !"

    Les hommes proféministes : compagnons de route ou faux amis ?
    19 mars 2010 , par   [retour au début des forums]
    les hommes pro féministes

    Je pense qu’aucun homme n’est réellement féministe, surtout pas ceux qui investissent les groupes français féministes mixtes.

    Si des hommes étaient pro-féministes ils auraient à cœur d’organiser des structures d’hommes dans lesquelles ils feraient leur autocritique et chercheraient à déterminer le pourquoi de leur haine et de leur peur des femmes qui font qu’ils les oppriment depuis des millénaires et que, chaque fois qu’elles gagnent des droits, ils définissent la tactique pour les empêcher d’en bénéficier !

    Que se passe-t-il en France actuellement ? Après les beaux discours pour le 100è anniversaire de nos luttes, appelé pudiquement : ’journée de LA femme’ et salué au même titre que la "fête des mères" pour faire disparaitre sa valeur militante, on nous abreuve de nouvelles qui rappellent que les hommes sont toujours fidèles au poste et que nos droits ne sont que transitoires, temporaires, jamais définitivement acquis, toujours un passe de disparaitre pour laisser les privilèges masculins bien au chaud… En effet, une commission va se pencher prochainement sur le problème de la réouverture des bordels POUR LE PLUS GRAND BONHEUR DES MALES de tous horizons.

    Je voudrais savoir combien d’hommes pro-féministes ne regardent pas la porno, et quels sont ceux qui oseront s’élever ET SE LEVER contre la réouverture des maisons closes en France ?

    Les hommes proféministes : compagnons de route ou faux amis ?
    16 mars 2010 , par   [retour au début des forums]

    Je ne vois pas le rapport entre l’avortement et le féminisme, mais bon.
    Je pense que cet article ne propose pas vraiment d’analyse. On pourrait changer "féminisme" par toute autre lutte ce serait la même chose, on pourrait même dire "brun" à la place d’homme et "blond" à la place de femme, ça ne changerait pas grand chose. Ce qui compte je crois c’est d’identifer la victime et sa pureté. La femme, pure, est victime... je trouve pas ça très féministe comme point de vue.

    J’aime bien surtout la conclusion qui est que les femmes doivent se méfier des hommes en gros. Bon ben c’est parfait alors. Nous, les hommes, quand les femmes nous déclarerons la guerre, nous allons gagner, en bonnes brutes que nous sommes. Vive le féminisme anti-féministe contre la masculinisme pro-féministe.
    Peut-être qu’en fait le féminisme est une dynamique historique pas vraiment sexuée, et qu’il y a plus à gagner qu’une simple égalité entre le minable du statut de l’homme et le minable du statut de la femme. Enfin j’dis ça j’dis rien.


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