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mercredi 28 mars 2012

Prostitution – La décision de la Cour d’appel de l’Ontario confirme l’attitude d’autruche de la société

par la CLES






Écrits d'Élaine Audet



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Montréal, le 28 mars 2012 – La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) donne la parole aux femmes que l’on entend peu ou pas et qui craignent que la société québécoise et canadienne se contente de demi-vérités concernant l’industrie du sexe. Pour la CLES, comme pour ces femmes, la décision rendue lundi par la Cour d’appel de l’Ontario confirme l’approche d’ "autruche"que la société semble adopter vis-à-vis la prostitution : si on ne voit pas les méfaits pour les femmes, ils n’existent pas. Ce n’est pas en enfermant les femmes dans la prostitution qu’on contribue à leur sécurité.

La Cour d’appel de l’Ontario donne un vernis "légitime" aux bordels au nom de la sécurité des femmes tout en affirmant que la prostitution est intrinsèquement dangereuse, et ce, dans à peu près toutes les situations. Le vécu des femmes fréquentant la CLES confirme que la violence est présente dans la vie des femmes peu importe où elles se trouvent dans l’industrie. Le crime organisé, gang de rue ou proxénètes "indépendants" sont présents dans toutes les formes de "bordels", des salons de massage, aux bars de danseuses, aux agences d’escortes ou maisons de passe. Il relève de l’illusion collective qu’ils laisseront la place aux femmes pour qu’elles s’organisent entre elles. Ils veulent de l’argent, toujours plus d’argent et la Cour d’appel leur offre de l’argent sur un plateau. Ceci sans compter que la décriminalisation des bordels contribuera à banaliser la prostitution.

La Cour a aussi créé deux catégories de proxénètes : les gentils et les exploiteurs. Les hommes d’affaires et les crapules. Rien n’est plus éloigné de la réalité des femmes dans la prostitution. Pour la majorité d’entre elles, l’exploitation provient de leur "pusher", de leur "chum", de la "madame", du propriétaire du bar ou de l’agence, du chauffeur, des clients-prostitueurs qui essaient tous et toujours de ne pas les payer ou d’obtenir plus d’argent de leur part. Les changements proposés à l’article concernant le fait de vivre de la prostitution d’autrui permettront surtout aux proxénètes d’échapper à la justice et de se pavaner avec la croyance accrue qu’ils sont dans leur droit de commercer.

La sécurité des femmes passe, d’abord et avant tout, par le droit de ne pas être prostituées. Pour celles qui sont dans l’industrie présentement, leur décriminalisation est la meilleure garantie pour pouvoir trouver de l’aide, ce que la Cour leur a refusé. Cela est particulièrement vrai pour les femmes qui sont dans la prostitution de rue et qui sont accusées de sollicitation. La Cour a totalement négligé de tenir compte du fait que 90% des accusations portées au Canada en lien avec la prostitution, sont pour le crime de « sollicitation ». Et ce sont les femmes qui en paient le prix dans une proportion fulgurante.

Quant aux hommes qui consomment des femmes, la CLES considère toujours qu’on ne peut, au nom de la sécurité des femmes, leur reconnaître un droit constitutionnel d’acheter des services sexuels. Ce droit n’existe pas et ne devrait pas exister.

La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle voit le jugement comme une invitation à débattre de la problématique sociale de la prostitution. Parlons de l’impact de sa banalisation, du recrutement accru des jeunes femmes que cela occasionne et de l’expansion d’une industrie qui profite des mauvaises conditions économiques, sociales et raciales dans lesquelles de plus en plus de femmes vivent. Le Parlement se doit d’agir pour refaire un cadre législatif qui considère la prostitution dans une perspective du droit des femmes à la dignité et l’égalité. Nous rêvons davantage pour les femmes, nous ne voulons plus les femmes dans la prostitution.

La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle

Contact média : Stéphanie Charron 514 750-4535 ou 514 965-2074

Courriel.

Plus d’information à www.lacles.org.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 28 mars 2012



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  • Prostitution – La décision de la Cour d’appel de l’Ontario confirme l’attitude d’autruche de la société
    (1/1) 29 mars 2012 , par





  • Prostitution – La décision de la Cour d’appel de l’Ontario confirme l’attitude d’autruche de la société
    29 mars 2012 , par   [retour au début des forums]

    "Légalisation des maisons de débauche - La prostitution n’est pas un choix, dénoncent d’ex-prostituées", par Brian Myles, dans Le Devoir.

    La légalisation des maisons de débauche livre en pâture au crime organisé des femmes vulnérables, ont dénoncé hier trois ex-prostituées qui ont témoigné à cœur ouvert de leurs expériences respectives de violence et de privation de liberté dans l’industrie du sexe.

    Reprenant le credo des abolitionnistes, Julie, Marie et Maïté ont vivement dénoncé le jugement unanime rendu lundi par la Cour d’appel de l’Ontario, qui a invalidé les dispositions du Code criminel interdisant de tenir des maisons de débauche et de vivre des fruits de la prostitution (sauf s’il y a exploitation).

    La prostitution n’est pas un choix, c’est une forme dangereuse d’exploitation sexuelle dont les femmes ne ressortent pas indemnes. Elle laisse « des marques ineffaçables et des blessures profondes » : abus de substances, détresse mentale, suicide, syndrome du stress post-traumautique, etc. « Il n’y a pas un chat là-dedans qui aurait voulu que sa fille fasse ça », résume Marie.

    Marie avait 15 ans quand elle a fait ses premiers pas dans la prostitution de rue ; son errance a duré 15 ans. Elle est horripilée par le discours d’acceptation et de banalisation de la prostitution, présentée comme « un métier » sinon un « choix individuel ».

    « La moyenne d’âge d’entrée, c’est 14 ans, dit-elle. Ce sont les femmes vulnérables et en particulier les enfants qu’on va chercher dans la prostitution, et on ne met pas ça en question. »

    Comment parler de choix à cet âge, quand il n’existe aucune autre solution ? Si la prostitution est un métier, il faudra bien l’enseigner à l’école, ironise Maïté.

    Julie avait 16 ans lorsqu’elle est entrée dans une agence d’escortes avec des clients de trois fois son âge. Sa proxénète a feint d’ignorer qu’elle était mineure. « Elle n’a rien dit. Elle voulait avoir de la belle marchandise fraîche pour ses clients », a-t-elle témoigné.

    Elle craint que la légalisation éventuelle des bordels rende invisible et plus accessible la prostitution juvénile, le créneau des mineures étant déjà fort prisé des clients. « Les hommes aiment les jeunes femmes mineures. C’est pour eux un moyen d’avoir plus de pouvoir sur la personne », dit-elle.

    La CLES

    Les trois femmes ont fait part de leurs expériences à l’invitation de la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES), une partie intervenante dans le litige devant la Cour d’appel de l’Ontario. La CLES déplore le raisonnement du tribunal, qui a légalisé les bordels au nom du droit à la sécurité des femmes.

    La violence ne cessera pas en faisant des distinctions entre les proxénètes « gentils » et les « exploiteurs », affirme Diane Matte, porte-parole de la CLES. Il est illusoire de penser que le crime organisé et les proxénètes laisseront les femmes s’organiser entre elles à la suite de ce jugement. « Ils veulent de l’argent, toujours plus d’argent, et la Cour d’appel leur offre de l’argent sur un plateau », dit-elle.

    La CLES souhaite que le gouvernement Harper s’inspire de l’approche abolitionniste des Suédois. Depuis 1999, la Suède applique une politique asymétrique de décriminalisation pour les prostituées et de criminalisation pour les clients et les proxénètes.

    Lien du Devoir : http://bit.ly/GXJt43


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