| Arts & Lettres | Poésie | Démocratie, laïcité, droits | Politique | Féminisme, rapports hommes-femmes | Femmes du monde | Polytechnique 6 décembre 1989 | Prostitution & pornographie | Syndrome d'aliénation parentale (SAP) | Voile islamique | Violences | Sociétés | Santé & Sciences | Textes anglais  

                   Sisyphe.org    Accueil                                   Plan du site                       






mercredi 25 avril 2012

Le retour des religions, synonyme du retour du bâton contre les femmes !

par Ana Pak, féministe laïque






Écrits d'Élaine Audet



Chercher dans ce site


AUTRES ARTICLES
DANS LA MEME RUBRIQUE


Libérez l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh !
Anniversaire de l’effondrement du Rana Plaza - Rana Plaza est partout !
Un génocide méconnu : 50 millions de femmes disparues en Inde
Brisons le stéréotype de la femme musulmane au Québec
Mossoul. L’heure des règlements de comptes
Argentine - Mourir parce que l’on est une femme : la triste réalité du féminicide, fléau qui endeuille le pays
Des Palestiniennes créent une banque de semences pour préserver leur héritage agricole
Misère, domination masculine et oppression : les réfugiées syriennes dans la tourmente
Toute notre solidarité avec les femmes et le peuple kurde - Appel à l’action
Pays arabes - La Dre Alyaa Gad enseigne la santé et la sexualité à une chaîne télé sur Youtube
Appel des femmes kurdes - La mentalité patriarcale de la complicité AKP-DAESH : figure la plus atroce du féminicide
Inde - Les Femmes en Noir, solidaires de la résistance collective à la guerre contre le corps des femmes
L’avortement sexo-sélectif au sein de la communauté indo-espagnole
Femmes, islam et autres ennuis
Les femmes de Turquie partent en guerre contre l’oppression
Teesta Setalvad, l’âme de la lutte pour la laïcité en Inde
Un viol, un assassinat de trop !
Brésil - “Clandestinas”, un documentaire qui brise le silence sur l’avortement clandestin
Bahreïn : des experts de l’ONU appellent à cesser la répression contre les militantes des droits de l’homme
Les femmes et la mission indienne Mars : une photo qui dit plus que 1000 mots
Les évangéliques brésiliens à l’assaut de la sexualité
La Brigade rose, des femmes indiennes combattantes
52 personnalités féminines du monde réclament un TPI en République Démocratique du Congo
Brève histoire du mouvement féministe tunisien
L’ONU minimise les mutilations sexuelles féminines et maintient le tabou du rôle des religions
Le gouverneur de l’État de New York dépose une « Charte des droits » des femmes pour combattre la discrimination à leur égard
Démocratie sans État laïque ? Le "hold up" des printemps arabes
Acquittement de Pinar Selek annulé - Une décision jamais vue dans l’histoire mondiale du Droit
Honneur aux dissidents anti-fondamentalistes, Chevalier de la Barre d’aujourd’hui
Bosnie - Est-ce justice de ne pas tenir compte du viol en temps de guerre ?
Obama, Madonna et nous
Histoires minuscules des révolutions arabes - Rencontre à Lyon le 19 octobre 2012
À la rencontre d’Annie Sugier - Femmes voilées aux Jeux olympiques (ou Les femmes courent-elles moins vite que les Noirs ?)
Le voile islamique, "symbole culturel" aux Jeux olympiques de Londres
Caroline Fourest paie-t-elle le prix du féminisme ou de sa lutte contre les intégrismes religieux ?
La Commission de la Condition de la femme de l’ONU recule devant les pays qui invoquent les traditions culturelles pour bafouer les droits des femmes
Ana Pak, féministe iranienne en exil : "S’unir dans la classe des femmes"
Pourquoi la question de la Palestine est un enjeu féministe
Le film "Circumstance - En secret" soutient les valeurs masculines
Le piège et l’impasse du féminisme islamique
Le féminisme n’est plus le mouvement révolutionnaire qu’il a été
Sisyphe.org aura 10 ans en 2012 : des changements en cours
Il bat deux femmes ou abat la dignité de toutes les femmes ?
Mettons fin au massacre des femmes – Mettons fin à la lapidation !
Au nom de la démocratie, ce que les laïques et les femmes ont à perdre en Tunisie
Polygamie et charia en Libye - Les femmes se révoltent contre la décision du CNT et s’adressent à l’ONU
Le rôle des femmes dans la contestation sociale en Israël
Affaire Shafia : "crime d’honneur" ou accident ? La Presse
L’intégrisme orthodoxe et la Serbie
Une éducation algérienne : de la révolution à la décennie noire - Conférence de Wassyla Tamzali à Lyon le 30 septembre
Les femmes qui débarrassent le Liban des bombes à fragmentation
Poste de contrôle israélien sur la route de la maternité : lieu de naissance ou de décès ?
Femmes courageuses - Les prix ne vont pas toujours à celles et ceux qui le méritent !
Le féminisme polonais n’est plus ridiculisé
La mobilisation d’un village palestinien force les autorités à amender les lois sur les crimes dits d’honneur
Marie-Andrée Bertrand - Développer, nourrir et enseigner la pensée critique dans une démarche créative
Libérez toutes les prisonnières politiques des prisons israéliennes
Donner aux femmes les moyens de se protéger contre les violences sexuelles lors de conflits armés
Haïti - État de la situation des femmes : pré et post-séisme 2010
Brésil - Les luttes des femmes pour l’égalité et la justice
La démocratie et l’égalité entre les femmes et les hommes
Italie - Mauvais jour pour le sultan Berlusconi : des millions de femmes réclament sa démission
Islam et intégrisme - La liberté de pensée a disparu sous le tapis de prière
Une Irano-Néerlandaise pendue en Iran
Le « viol correctif » en Afrique du Sud
Sud-Soudan - Les femmes ont juré qu’elles ne resteront pas des citoyennes de seconde classe
Que gagneront les Tunisiennes à la révolution dans leur pays ?
Prostitution, point de rencontre entre l’exploitation sexuelle et exploitation économique
La femme grillagée - Chanson
Haïti - La vie après le séisme
La lapidation, forme ultime du contrôle des femmes
Tunisiennes et citoyennes par-dessus tout
L’Iran élu membre de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies
Algérie - Le lynchage des femmes de Hassi Messaoud se poursuit
J’ai mal à mon Algérie pour le sort qu’elle réserve à ses femmes
Hassi Messaoud - Halte à la “fatalité” de la terreur à l’encontre des femmes algériennes ! Quoi faire tout de suite
Le voile, symbole de l’instrumentalisation des droits des femmes pour un projet totalitaire
Trois mousquetaires au féminin : Susan B. Anthony, Elizabeth Cady Stanton et Matilda Joslyn Gage
Amnesty et les intégristes : une vieille histoire, l’exemple de l’Algérie
Lettre ouverte au Secrétaire général des Nations Unies concernant la scandaleuse situation lors de la 54ème Commission de la condition de la femme !
Islamisme - Rayhana et les autres
Tuées et lapidées partout dans le monde, les femmes sonnent la révolte
Une femme en colère. Lettre d’Alger aux Européens désabusés
Commémoration des massacres d’Algériens et d’Algériennes le 17 octobre 1961
Arabie saoudite - L’écrivaine contestataire Wajiha Al-Howeidar remet les hommes à leur place
Arabie saoudite - Appel contre le mariage d’une fillette de 10 ans
Appel au soutien contre la mise en place de la charia en France
Egypte - Obama et la prison des identités religieuses
Obama au Caire : une gifle aux femmes qui se battent contre le voile islamique
Un tribunal d’Arabie saoudite condamne une veuve de 75 ans au fouet et à la prison pour "crime de mixité"
Misogynie et géopolitique
Les femmes exigent un nouvel ordre mondial
MGF-excision : une banalisation de la santé des Africaines au Québec ?
Menaces de mort par un groupe de "talibans" contre des fillettes scolarisées au Pakistan
Participation des femmes libanaises à la vie politique : cinq raisons en faveur d’un quota
Shahrzad New, en anglais et en farsi
Une fillette de huit ans séparée de son mari doit craindre pour sa vie
Les femmes chinoises, les oubliées de la modernisation
Les femmes d’Okinawa aux militaires américains : "Cessez de nous violer et retournez chez vous."
7 avril, Journée mondiale contre les crimes d’honneur
Deux décennies de manifestations et d’espoir pour les Femmes en Noir
Quelle a été la situation des femmes en 2007 ?
Attaques à la bombe en Algérie - Appel de citoyens algériens aux organisations citoyennes, aux partis et aux syndicats progressistes
Qu’est-ce que la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies ?
Crime d’honneur en Syrie : le gouvernement doit sauver la vie d’une jeune femme ou se faire complice d’un assassin
Le Réseau international de solidarité avec les femmes iraniennes appelle à l’aide
L’Agenda des femmes 2008 - La parole aux filles de 9 à 12 ans
Bhawani Rana, une femme qui se bat pour d’autres
Le pouvoir politique de l’amitié
L’ONU, alliée des femmes ?
De partout des femmes interpellent l’humanité
L’UNICEF demande un meilleur accès à la santé et à l’éducation pour les femmes afghanes
Un héritage scandaleux de l’ONU au Timor
Hidjab, soccer et manipulation
L’application de la charia en France
Une juge allemande s’inspire du Coran pour excuser un mari violent
Père et fils condamnés pour avoir battu une jeune femme au nom de traditions religieuses
Vandalisme chez une dirigeante musulmane canadienne qui critique le port du voile
Un père désespéré appelle à sauver la vie de sa fille
Le mariage forcé tue !
« Nous rejetons la mondialisation néo-libérale et patriarcale »
Au Brésil, 2000 femmes détruisent des pépinières d’eucalyptus et un laboratoire de recherche
Égalité ! Égalité ! Égalité ! ...
Le programme du Hamas : la Charia et la haine des femmes !
Le « féminicide » dans les républiques « maquiladoras »
Le Comité des droits de l’homme de l’ONU blâme sévèrement le Canada pour le traitement infligé aux femmes autochtones et aux détenues
Le message des femmes de la République de Guinée
La libération des femmes n’est pas un luxe réservé aux pays riches
Aung San Suu Kyi, 60 ans, toujours assignée à résidence
"Les femmes ne doivent rien, c’est à elles que l’on doit"
Le passé n’est pas un pays étranger
Ce code algérien de la famille vieux de 20 ans, ça suffit !
Assassinat d’une dirigeante syndicale en Colombie
La colère des femmes contre le viol dans le nord-est de l’Inde
La police du Soudan reçoit une formation sur l’aide aux victimes de violences sexuelles
Appel à la solidarité internationale pour le peuple haïtien
Des groupes de femmes demandent la démission de Miriam Tey, directrice de l’Institut de la Femme en Espagne
La directrice de l’Institut de la Femme édite un livre qui fait l’apologie du viol des femmes et des petites filles
En Iran, un texte de loi sur les droits des femmes soulève un tollé







D’Iran aux pays africains, nord-africains et asiatiques, en passant par l’Égypte, l’Israël, la France et jusqu’aux États-Unis, les extrémismes religieux rampent. Partout, les religions et les extrémismes religieux se propagent comme une maladie dans cette société patriarcale mortifère et très violente. Dans certains pays, ils sont déjà au pouvoir, dans d’autres ils cherchent à le conquérir. Actuellement, l’islam est le numéro un sur le podium dans cette propagation.

Si les extrémistes religieux n’imposaient leur idéologie qu’à eux-mêmes, il n’y aurait pas tant de craintes à avoir. Mais ils cherchent, au contraire, à restreindre les libertés, en premier lieu celles des femmes, et à contrôler. Les hommes, en s’appuyant sur leurs dieux et en les utilisant, assujettissent les femmes à leurs lois : petites filles privées de l’éducation, mutilées sexuellement, forcées et contraintes au voile, au mariage et à l’enfantement... Sans aucun recours, aucune alternative, aucun autre horizon possible.

Toute leur vie est régie, décidée par la volonté des dieux inventés par les hommes. Tous les détails de leur vie sont contrôlés par les lois soi-disant divines : leur menstruation, leur sexualité, leur éducation, leur ventre, leur sexe, leur finance, leur héritage, leur pouvoir/non pouvoir économique, leur liberté de se mouvoir, la force de leur travail... Et, à chaque fois, elles sont traitées comme des sous-êtres.

Pourquoi les religieux (aucune religion n’a été inventée par des femmes) soumettent-ils tant les femmes à leurs dieux ? Pourquoi dans presque toutes les religions les femmes n’accèdent-elles jamais au rang des hommes ? Pourquoi l’homosexualité est-elle condamnée par la plupart des religions ? Elle est considérée comme un crime par l’islam. Un crime qui conduit à la peine de mort. (1) La même peine est appliquée aux femmes qui ont des relations extra-conjugales.

Religion, institution patriarcale

En fait, la religion est l’une des institutions du patriarcat. Ainsi, la religion renforce l’appropriation des femmes par les hommes. En étant basée sur la neutralité de l’État en matière religieuse, la laïcité garantit la liberté de conscience et d’expression. Elle est un premier rempart pour protéger les femmes des religions, mais elle ne les combat pas en tant qu’outil de la répression des femmes. Pourtant, sans la laïcité, aucun espace n’est possible pour l’émancipation des femmes.

L’apartheid sexiste ne se pratique pas seulement en Iran, en Arabie Saoudite ou en Afghanistan. Les extrémistes juifs aussi polluent l’espace public dans certains endroits d’Israël. Ils sexualisent et séparent les bus en deux parties : les hommes devant, les femmes derrière. À l’identique de ce qui se fait depuis plus de 30 ans dans les bus et métro iraniens. Comme d’ailleurs dans les mosquées du monde entier !

L’avortement n’est pas seulement interdit et pénalisé en Iran ou Arabie Saoudite, mais aussi en Pologne et en Irlande. Barak Obama, dont l’élection à la présidentielle a été reçue par les médias patriarcaux comme un progrès pour l’humanité, « a signé un décret qui restreint l’usage des fonds fédéraux pour couvrir les avortements ». (2)

Dans beaucoup de pays comme l’Arabie Saoudite, le Pakistan, l’Afghanistan, les pays d’Afrique... les petites filles n’ont pas le droit à l’éducation.

En Afghanistan, combien de petites filles aimant l’école et voulant apprendre à lire et à écrire sont brûlées à l’acide, ont leurs oreilles ou le nez coupés par les hommes-dieux, afin de les empêcher d’aller à l’école ?

Encore aujourd’hui, chaque année, 2 millions de petites filles sont excisées ! Encore aujourd’hui, ils lapident des femmes parce qu’elles refusent de se soumettre à leur mari ! Elles n’ont pas de droit sur leur propre corps. Leur corps appartient aux hommes : mari, frère, père…

En Arabie Saoudite, le Dr (sic) Salih bin Fawzan, membre du Conseil islamique d’Arabie Saoudite donne une fatwa légitimant le mariage des enfants, autrement dit la légitimation de la pédocriminalité. La fatwa affirme « qu’il n’y a pas de minimum d’âge pour le mariage, et que les filles peuvent être mariées, même si elles sont au berceau. » (3)

Pourtant, face à toutes ces régressions et oppressions, les femmes, partout dans le monde, individuellement ou collectivement, résistent et luttent contre leurs oppresseurs et surtout contre leurs oppressions basées sur les lois religieuses.

Contre l’interdiction de conduire en Arabie Saoudite, les Saoudiennes se mobilisent, se mettent en réseaux avec des féministes d’autres pays, et se donnent rendez-vous pour conduire un jour toutes ensemble, pour contrer les imams et muftis qui leur interdisent de prendre le volant (4). Elles obligent ces imams à accepter qu’elles vendent de la lingerie ! (oui les Saoudiennes n’ont pas le droit de vendre quoique ce soit, sauf... leur corps !! ) En réaction, « le mufti cheikh Abdelaziz Al Cheikh déplore, lors de son sermon du vendredi 30 décembre 2011 que « les femmes vont vendre et compter l’argent », ce qui est « contraire à la religion », ajoute-il. Il a averti les boutiques concernées qu’elles commettaient un « crime interdit par la loi islamique ».

Face à toutes ces répressions, aussi bien en Égypte qu’en Tunisie, Algérie, ou Iran, ce sont des femmes qui s’emparent de tous les moyens de lutte - la rue, le web, les rassemblements, différentes campagnes - pour s’émanciper du poids de la religion.

Aujourd’hui en Iran, il y a un fort mouvement politique, où les femmes sont très actives et oeuvrent pour la séparation des religions et du politique. Autrement dit la laïcité. Ce sont des femmes qui ont commencé la lutte contre le diktat des théocrates en Iran dès le lendemain de l’arrivée au pouvoir des islamistes. Logique, ce sont elles qui étaient visées par l’apartheid sexiste des islamistes. Car l’islam, comme toutes les religions, prend son pouvoir en s’attaquant à la dignité et à la liberté des femmes : les juges femmes ont été destituées de leurs postes (« elles sont trop sentimentales pendant leurs règles », disent les ayatollahs), les femmes sont mariables à partir de 9 ans, puis de 13 ans (pédocriminalité légalisée), elles ont perdu leur liberté et ont été rabaissées au statut de mineure à vie sous tutorat d’un homme.

Depuis plus de 30 ans, les ayatollahs à chaque soubresaut populaire, fléau, catastrophe naturelle ou sociale, montrent du doigt ces femmes comme responsables. Ils les attaquent verbalement dans leur prière du vendredi, après quoi elles deviennent sujets des pires répressions, poursuites et lynchages dans des rues d’Iran, pour « mauvais héjab » (6) .

La société islamique est constituée de trois castes : les émissaires mâles (représentants des dieux), les autres mâles et les femmes. Dans ces sociétés, tout est sexualisé : les bus, métro, rues, universités, parcs, afin de chosifier les femmes et, en contrôlant le corps des femmes, avoir le contrôle sur toute la société.

Par ailleurs, aucun des pays islamiques n’a ratifié le CDAW (7), tout comme aucun de ces pays n’est abolitionniste en matière de prostitution.

En revanche, dans tous ces pays, la prostitution est une pratique courante. Car elle permet de faire une hiérarchie entre les femmes qu’ils disent « pures » et celles qu’ils disent « impures ». À chaque campagne de répression des moeurs, ce sont les personnes prostituées qui sont d’abord punies, lapidées, brûlées (8), diabolisées, ensuite toutes les femmes et, par là même toute la société.

Dans ces jeux de pouvoirs et de répressions, les puissants occidentaux se montrent indifférents et méprisants face au sort des femmes. Ils font preuve de solidarité masculine en soutenant les mâles au pouvoir dans les pays sous diktat des islamistes.

Ce mépris des femmes affecte aussi celles qui sont sur le sol occidental. Combien de crimes dits « d’honneur » ? En Angleterre, le relativisme culturel a été poussé à son extrême, jusque dans les lois. Il n’y a pas une loi pour toutes mais chaque communauté (religieuse) applique son propre code de la famille à « ses » femmes. Ainsi, combien de Pakistanaises, de Bangladaises... subissent le mariage forcé, se voient refuser le divorce ? (9)

Toutes ces injustices et tous ces crimes perpétués contre les femmes montrent que toutes les cultures, à des degrés différents, prônent l’esclavage des femmes. L’utilisation de la religion est un moyen efficace pour les assujettir.

Si, en Europe, l’islamisme a pu prendre une telle ampleur, a réussi à imposer le voile dans l’espace public, ne serait-ce pas parce que les États et institutions européennes sont misogynes (10) ? Les islamistes s’en prenant en premier au corps des femmes avant d’attaquer le reste de la société, cela n’a pas préoccupé le patriarcat européen. Et celui-ci, se cachant derrière le "respect des cultures", les a laissés pousser comme des mauvais champignons en Europe.

On nous parle de culture, de respect des cultures, du voilement des femmes comme produit culturel. (Mais quel respect pour les femmes ?) Au nom de ces principes, on va laisser des pays comme l’Iran imposer aux J.O. leur vision ségrégationniste contre les femmes avec des sportives voilées. Tout comme aujourd’hui, en Tunisie, les islamistes intimident et font pression dans les universités pour imposer leurs femmes-fantômes afin de faire accepter le voilement des femmes comme norme.

Ils nous disent que le voile est culturel. Pourquoi alors l’État théocrate iranien a-t-il besoin de tant de polices des « moeurs », « de luttes contre mauvais héjab, et corruption sur terre ! », « orientation islamiste », « lutte pour la sécurité nationale », pour uniquement harceler les femmes, contrôler leur corps et les contraindre au voilement ? Pourquoi alors tant d’appareils policiers différents pour surveiller les femmes et la manière dont elles portent le voile ? (11)

Pourquoi alors en Arabie Saoudite la police avait-elle empêché les filles d’une école de se sauver de l’incendie et les avait-elle repoussées à l’intérieur de l’école en flammes et obligées à y rester et y être brûlées vives parce que, sous la panique, elles n’avaient pas leur voile ? (12)

Pourquoi alors en Malaisie la police des moeurs oblige-t-elle les petites filles et les femmes à se voiler correctement ? Et pourquoi cette police fouette-t-elle les femmes en public pour avoir bu une bière ?
Les femmes ne peuvent accéder à la dignité dans les sociétés où la suprématie des hommes prend, entre autres, sa source aux cieux auprès de dieux « tyrans ». (13) Notre lutte, la lutte des femmes devrait viser non seulement l’extrémisme et le fondamentalisme, mais toutes les institutions patriarcales, y compris les religions.

La laïcité est un espace nécessaire pour l’émancipation des femmes du joug des religions. Après avoir été malmenée par Sarkozy et le sarkozisme (14), la laïcité est aujourd’hui instrumentalisée par tous les fascismes : l’extrême-droite, des islamistes barbus et des activiste pro-voile !(15) Car la plupart des progressistes et des intellectuels de « gauche » ne se soucient ni du sort des femmes ni de la lutte contre les religions.

Des théoriciens islamistes prétendent qu’en Iran, après la révolution, le héjab a libéré les femmes ! Seulement, ils lisent mal l’histoire. Les femmes ayant participé à la révolution, les faire rentrer à la maison n’était plus possible, Khoméni a donc décidé de les voiler pour pouvoir encore les contrôler. Car depuis des décennies que les femmes sortent du domicile, fréquentent l’espace public, travaillent... peu à peu elles se libèrent de leurs diverses chaînes. Il fallait donc réagir.

Comme le corps des femmes obsède les religieux, et surtout les islamistes, le voilement des femmes rend visible l’appropriation de leur corps par la classe des hommes.

En luttant contre les religions qui envahissent et polluent l’espace public, en n’acceptant pas tout et n’importe quoi au nom de la culture, et en respectant avant tout la liberté des consciences et des individu-e-s, on peut arriver à vivre en paix.

Ne rien dire, ne rien faire, c’est laisser les religions, surtout l’islam, occuper l’espace public. C’est restreindre toutes les libertés, surtout celles des femmes.

* L’auteure est aussi l’une des éditrice du site Lesbiennes féministes Baham.

Notes

1. Seulement en Iran, jusqu’à présent on compte officilement 18 pendaisons pour l’homosexualité, dans d’autres pays, on en ne parle pas, cela laisse penser que la situation peut etre aussi pire.
2. Ceci en échange d’avoir l’accord d’un poignée des démocrates pour remplir sa promesse de la réforme de la santé, en 27 mars 2010.
3. Lien. Seule lueur d’espoir : la commission saoudienne des droits de l’homme a officiellement émis des protestations contre de telles pratiques.
4. Soutien aux Saoudiennes qui vont déier l’interdiction qui leur est faite de conduire une automobile.
5. Lien.
6. Accusées, montrées du doigt, « c’est leur faute » s’il y a eu le tremblement de terre à Bam, s’il y a des délinquances, s’il y a beaucoup de divorces...
7. Convention pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes (CEDAW)
8. Ce n’est pas un hasard qu’en 1979, puis en Tunisie en 2011-2012, les islamistes après être arrivés au pouvoir attaquent d’abord des prostituées avant d’attaquer les droits des femmes et imposer le voile sur leur corps, puis en déclarant que les femmes ne sont pas aptes être juges, exercer tel ou tel métier, puis l’interdiction de certains espaces publiques.
9. Lien.
10. Si les extrémismes, surtout l’islamisme, interdisaient aux hommes d’avoir des relations sexuelles avec des femmes ou bien les obligeaient à laisser le pouvoir économique aux femmes, ...l’islamisme ne pourrait pas prendre tant d’ampleur. Mais ils voilent les femmes, interdisent l’avortement et cela va de paire avec la misogynie latino-romaine en Europe.
11. Le nombre officiel des arrestations d’Iraniennes pour cause de « mauvais héjab » en 2011 est 113 000.
12. À la Mecque, le 11 Mars 2002 dans une école de filles un incendie se déclare, les élèves et leur professeures tentent de s’enfuir de l’établissement mais la police religieuse (Al Mutawa) les empêche de sortir. Amnesty international a fait une enquête sur ce sujet.
13. un des noms d’Allah est “tyran”.
14. Laïcité « ouverte, apaisée », ...des qualifications inutiles de la laïcité qui est un cadre juridique
15. Mamans toutes égales.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 15 avril 2012



Format Noir & Blanc pour mieux imprimer ce texteImprimer ce texte   Nous suivre sur Twitter   Nous suivre sur Facebook
   Commenter cet article plus bas.

Ana Pak, féministe laïque



Plan-Liens Forum

  • Le retour des religions, synonyme du retour du bâton contre les femmes !
    (1/1) 16 août 2013 , par





  • Le retour des religions, synonyme du retour du bâton contre les femmes !
    16 août 2013 , par   [retour au début des forums]

    Savoir placer le curseur

    L’islam politique
    « Il ne peut exister d’ islamisme modéré, ni de charia light. » Cette phrase de Jeannette Bougrab ( datée, et fortement décriée, sous le gouvernement F. Fillon ) dont la justesse est toujours d’actualité, doit inciter notre gouvernement à changer de fond en comble sa politique internationale, notamment soutenir sans réserve les femmes qui aspirent à être, les laïc ( dont les incroyants) en Égypte et en Tunisie au lieu de se mettre au diapason d’Obama ou la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton qui n’ont toujours pas compris que les erreurs ou les errements de l’Occident ont commencé quand les américains ont soutenus les talibans contre l’occupant russe en Afghanistan
    Loin de moi de défendre le stalinisme, cependant force est d’observer que sous l’occupation russe les afghanes vivaient ( encore ) à ’’ l’occidentale ’’ ;
    après la ’’ victoire ’’ des talibans c’est terminé : interdiction de scolariser les fillettes, pour les femmes adultes de travailler, de se faire soigner, ect...ect...ect
    Moralité : pour les femmes, que ce soit en Afghanistan, en Tunisie, ou dans n’importe quelles ’’ république ’’ islamique ’’ on ’’ ne pas discuter avec un pouvoir religieux.
    C’est un paradoxe, les faits en témoignent, les femmes peuvent toujours discuter avec un dictateur ’’ mais jamais avec dieu ’’ ( encore moins, quand il est musulman )
    F. Hollande, les représentants des partis politiques de notre pays, l’Europe, les États-Unis, devant la situation en Égypte ou en Tunisie, n’ont toujours pas compris où il faut placer le curseur - NAVRANT -

    Suite :
    http://laiciteetsociete.hautetfort.com/archive/2013/08/16/savoir-placer-le-curseur-5141777.html


        Pour afficher en permanence les plus récents titres et le logo de Sisyphe.org sur votre site, visitez la brève À propos de Sisyphe.

    © SISYPHE 2002-2012
    http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Retour à la page d'accueil |Admin