| Arts & Lettres | Poésie | Démocratie, laïcité, droits | Politique | Féminisme, rapports hommes-femmes | Polytechnique 6 décembre 1989

| Prostitution & pornographie | Syndrome d'aliénation parentale (SAP) | Voile islamique | Violences | Sociétés | Santé & Sciences | Textes anglais  



                   Sisyphe.org    Accueil                                                         







dimanche 21 mars 2004
Violence contre les femmes dans les sports, par l’AVFT

Catherine Moyon de Baecque, première sportive de haut niveau à avoir dénoncé les violences sexuelles dans le sport, est licenciée par M. Lamour, ministre des sports.

Le chef de cabinet du ministre des sports a en effet informé C. Moyon de Baecque du non-renouvellement de son contrat après mai 2004.

Pour mémoire, en 1991, C. Moyon de Baecque, lanceuse de marteau, a été violée et agressée par plusieurs membres de l’équipe de France, encouragés par l’entraîneur national, lors d’un stage d’athlétisme. Les agresseurs ont été condamnés par la justice en 1993 et 1994. En guise de réparation des préjudices subis par C. Moyon de Baecque, - notamment en raison de la complicité de l’encadrement de la Fédération française d’athlétisme - et afin qu’elle ne subisse pas, en outre, une exclusion du milieu sportif du fait des violences exercées à son encontre, les ministres des sports successifs se sont engagés à lui garantir un emploi.

Il s’avère que depuis son embauche par le ministère des sports en 1996, tout a été mis en oeuvre pour contraindre C. Moyon de Baecque à quitter son emploi :

Ses compétences, sa connaissance du milieu sportif et ses qualifications (Bac +5) n’ont jamais été reconnues. Elle a été exclue de toutes les initiatives du ministère concernant « les femmes et le sport », ses fonctions n’ont jamais été définies, son indice (340, catégorie D) est juste au dessus de celui des "conducteurs d’automobile", son salaire est de 1171 euros net.

Sa précarité a été institutionnalisée. Et elle a dû se battre pour obtenir le renouvellement de ses contrats de travail au nombre de dix d’une durée variant de 3 mois à 2 ans.

Ses conditions de travail ont d’emblée visé à sa mise à l’écart ; elle a toujours travaillé dans un environnement hostile et a été - pendant toutes ces années - l’objet de nombreuses agressions et humiliations.

Celles-ci se sont aggravées avec l’arrivée de M. Lamour : saccage de son bureau régulièrement fouillé, fils du téléphone et de connexion à Internet arrachés. Ces violences ont été portées à la connaissance du ministre par plusieurs lettres. En vain.

Depuis le déménagement récent du Ministère des Sports, elle ne dispose pour tout mobilier que d’un téléphone posé à terre.

Ses noms et fonctions ont disparu de la majorité des documents administratifs et officiels du ministère.

Son salaire du mois de janvier 2004 ne lui a pas été payé, sans aucune explication, ni lettre d’information.

Enfin, après toutes ces années de lutte, elle est informée que le ministère a décidé de ne pas renouveler son contrat de travail en mai 2004.

La situation de C. Moyon de Baecque illustre de façon scandaleuse le sort réservé aux personnes qui dénoncent les violences sexuelles dans le sport.

Pour que C. Moyon de Baecque soit rétablie dans ses droits,
Pour que l’Etat respecte sa parole,
Parce qu’il est responsable de n’avoir pas prévenu les violences sexuelles, puis de ne les avoir pas sanctionnées,
Parce qu’en dépit des condamnations pénales, il a continué à soutenir les agresseurs qui ont, eux, poursuivi leur carrière sportive et ont même représenté la France aux Jeux Olympiques (cf. communiqué de presse AVFT à l’AFP le 15 septembre 2000),
Pour que cessent les représailles contre les victimes qui dénoncent les violences sexuelles qu’elles ont subies,

L’AVFT demande :

* La régularisation immédiate de la situation professionnelle de C. Moyon de Baecque
* La signature d’un contrat à durée indéterminée, à temps plein, correspondant à ses qualifications, à compter de mai 2004
* La reconnaissance officielle par l’Etat de ses responsabilités à l’égard de C. Moyon de Baecque
* La mise en place d’une politique effective de lutte contre les violences sexuelles, sexistes et homophobes dans le sport.

Contact : Catherine Le Magueresse
Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT)
Tel : 01 45 84 24 24 ; 06 81 37 84 17

 Fax : 01 45 83 43 93 -
<http://www.avft.org/> www.avft.org
contact@avft.org
BP 60108 75561 Paris cedex 12
 
Source ce papier : http://1libertaire.free.fr/AVFT01.html


VOIR EN LIGNE : AVFT


Partagez cette page.
Share



Commenter ce texte
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

*    Nous suivre sur Twitter ou en créant une alerte Sisyphe dans les Actualités de Google.

© Sisyphe 2002-2014




Chercher dans ce site
Lire les articles de la page d'accueil


LES AUTRES BRÈVES
DE CETTE RUBRIQUE


lundi 7 décembre
Le Prix PDF Québec 2020 est décerné à JANETTE BERTRAND
vendredi 3 avril
"Pour un feminisme universel" de Martine Storti
lundi 18 mars
Des livres en solde aux éditions Sisyphe
jeudi 7 mars
Le 8 mars : une occasion de rappeler le droit des femmes à vivre en sécurité - Action ontarienne contre la violence faite aux femmes
jeudi 7 mars
Plus de 10 000 demandes d’hébergement refusées chaque année : cri d’alarme des maisons pour ne plus dire "NON" !
mardi 5 mars
PDF Québec - Les fées ont toujours soif !
mercredi 28 novembre
De la couleur contre la douleur : Un appel politique pour la fin des violences envers les femmes
samedi 24 novembre
Fédération des maisons d’hébergement pour femmes - 12 jours d’action : les femmes violentées manquent de services au Québec !
mercredi 31 octobre
La CLES - Réaction aux prises de position de la FFQ sur la prostitution
lundi 8 octobre
Brigitte Paquette, "La déferlante #MoiAussi. Quand la honte change de camp"






http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Page d'accueil |Admin