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jeudi 7 mai 2009 Solidaires face aux menaces du rappeur OrelSan contre les associations féministes
Le 21 avril 2009, le rappeur OrelSan était programmé à la MJC de Rennes. Pendant les semaines précédant le concert, de nombreuses associations ont alerté le directeur de la MJC et les élu/es de la ville de la nocivité des textes de ce rappeur qui se plaît à détailler avec complaisance des violences infligées à des femmes et à des mineures. Deux semaines auparavant, OrelSan devait se produire à Poitiers. Mais, face à l’extrême violence de ses chansons et à leur ambivalence, les responsables du Confort Moderne ont décidé de le déprogrammer. A Rennes, le responsable de la MJC et les élu/es se sont réfugiés derrière une pseudo-liberté d’expression qui ne connaîtrait aucune limite pour maintenir le concert d’OrelSan. La liberté d’expression, telle qu’elle est internationalement reconnue, connaît pourtant une limite : l’appel à la haine et au meurtre. Dans leur volonté de protester contre cette conception de la liberté d’expression qui ne respecte ni l’humain ni le vivre-ensemble, quatre associations ont appelé à un sit-in le jour du concert devant la MJC : Pulsart, association nationale d’actions artistiques auprès des jeunes en difficulté, et trois associations locales qui agissent pour les droits et l’autonomie des femmes. L’entrée de la salle a été bloquée pendant une heure par quelques manifestant/es, retardant ainsi le concert. Cette action s’est déroulée sans violence. Pendant le blocage, les participant/es, des militant/es d’associations et des étudiant/es de Rennes 2 ont discuté avec le public pour lui faire prendre connaissance de la teneur des textes d’OrelSan et de leur gravité. Jeudi dernier, 30 avril, Pulsart et d’autres associations ont reçu une lettre de l’avocat d’OrelSan en date du 22 avril qui les met « en demeure d’interrompre immédiatement toutes [leurs] actions de nature à porter atteinte au bon déroulement de la carrière d’OrelSan ». L’avocat du champion de la liberté d’expression intime donc aux associations de se taire sous menace de poursuites. Nous soutenons toutes les associations mises en demeure. Ces mises en demeure concernent aussi chacune de nos associations : c’est notre liberté de manifestation et d’expression qui est menacée. Par ailleurs, l’avocat d’OrelSan émet toute une série d’accusations mensongères qu’il est bien sûr dans l’impossibilité d’étayer par quelque fait réel. La manœuvre vise à faire pression pour imposer le silence aux associations féministes. L’avocat avance aussi : « La chanson dont vous dénoncez les paroles n’est ni contenue dans l’unique album d’OrelSan, ni interprétée lors de ses prestations sur scène ». OrelSan ne chante plus « Sale Pute » sur scène, mais il continue à chanter « Suce ma bite pour la Saint-Valentin » où il menace (déjà !) sa copine de la « marie-trintigner » si elle ne se tait pas (décidément, c’est une manie !). De plus, ces chansons, parmi les plus haineuses de son répertoire, sont toujours accessibles sur internet : le rappeur et ses producteurs refusent de les retirer. Nous rappelons enfin que plusieurs autres de ses chansons sont porteuses d’un message de haine contre les femmes, les gays et les lesbiennes. Pour n’en citer que deux, « Courez, courez » et « Différent » comptent parmi les chansons de son album qui portent atteinte à la dignité humaine. OrelSan use et abuse de la liberté d’expression, mais dénie à celles et à ceux qui rejettent ses chansons le droit de s’exprimer. Nous refusons le chantage et le silence qu’il veut nous imposer. Nous dénonçons les accusations mensongères proférées par son avocat. Nous affirmons que la liberté d’expression n’appartient pas qu’aux « artistes » : OrelSan ne nous fera pas taire ! Signataires : Infos : ecvf@ouvaton.org Transmis par Sylvie Tranchant-Rousseau. Fil de discussion sur Facebook. Autre lien. Mis en ligne sur Sisyphe, le 7 mai 2009 Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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