| Arts & Lettres | Poésie | Démocratie, laïcité, droits | Politique | Féminisme, rapports hommes-femmes | Polytechnique 6 décembre 1989

| Prostitution & pornographie | Syndrome d'aliénation parentale (SAP) | Voile islamique | Violences | Sociétés | Santé & Sciences | Textes anglais  



                   Sisyphe.org    Accueil                                                         







mercredi 28 avril 2004
Les droits sexuels sont des droits humains

Alors que la session de la Commission des droits de l’homme touche à
sa fin, les militants et les gouvernements qui les soutiennent ont remporté une victoire importante en empêchant un retour en arrière concerté dans le domaine des droits sexuels. En effet, la Commission a réaffirmé, dans sa résolution sur l’élimination de la violence contre les femmes, que « les femmes […] ont le droit d’avoir le contrôle de leur sexualité et de décider en toute liberté et responsabilité des questions s’y rapportant, notamment en ce qui concerne la santé sexuelle et génésique, sans subir de coercition, de discrimination et de violence ». Ce texte avait été très controversé lors des négociations mais a finalement été adopté sans contestation.

« Les droits sexuels sont des droits humains, a affirmé aujourd’hui Amnesty International. Il existe une longue tradition de défense de la sexualité et des droits humains au sein des Nations unies et elle va se poursuivre jusqu’à ce que tous puissent jouir de leurs droits fondamentaux sans discrimination d’aucune sorte. La vie et la sécurité d’un nombre incalculable de personnes dans le monde en dépendent. »

La sexualité, aspect fondamental de l’identité

Cette année, le thème des droits sexuels est apparu dans plusieurs résolutions de la Commission. Ainsi, dans son rapport 2004, Paul Hunt, rapporteur spécial sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale susceptible d’être atteint, a fait remarquer que « la sexualité est propre à chaque être humain. Elle constitue un aspect fondamental de l’identité de tout individu. Elle aide à définir une personne » (E/CN.4.2004/49, paragraphe 54). Toutefois, il est aussi apparu que la sexualité servait de base aux attaques contre les droits humains menées par un petit groupe de délégations, notamment celles des États-Unis, d’Égypte, du Pakistan et d’Arabie saoudite, qui affirment que le rapporteur spécial a outrepassé son mandat en abordant ces questions.

« Ces délégations ont fait appel à de mauvaises interprétations du droit
international et ont avancé des arguments "médicaux" prouvés inexacts depuis longtemps pour écarter les préoccupations en matière de droits sexuels. Obtenir la simple réaffirmation de la position précédemment adoptée a déjà été un véritable défi », a déclaré Amnesty International.

À la demande du Brésil, qui en est le principal instigateur, la proposition de résolution sur les droits humains et l’orientation sexuelle, qui cherchait simplement à réaffirmer des droits fondamentaux reconnus depuis longtemps par le droit international, a une nouvelle fois été reportée à la prochaine session. Cet ajournement est dû à l’opposition d’un certain nombre de pays, qui contestent le fait même que ce sujet entre dans le cadre des droits humains.

De même, comme les années précédentes, certaines délégations se sont opposées à ce que la Commission réaffirme l’obligation des États de protéger le droit à la vie de toutes les personnes placées sous leur autorité, y compris des personnes tuées en raison de leur orientation sexuelle. La résolution sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires et arbitraires n’a été adoptée qu’après le rejet d’un amendement visant à supprimer cette disposition, présenté par le Pakistan au nom de l’Organisation de la conférence islamique.

Élimination de la violence contre les femmes

La résolution sur l’élimination de la violence contre les femmes, proposée par le Canada, a aussi été adoptée par consensus, mais seulement après le rejet de deux amendements proposés par les États-Unis. Ces propositions d’amendements visaient à affaiblir les dispositions relatives aux services de soins en matière de santé sexuelle et génésique et à supprimer la phrase appelant les États à ratifier le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, qui reconnaît que la violence sexuelle, notamment le viol, peut constituer un crime de guerre ou un crime contre l’humanité.

« La Commission des droits de l’homme doit suivre les conclusions des
experts en droits humains qu’elle a nommés, notamment les conclusions
récentes du rapporteur spécial sur le droit de toute personne de jouir du
meilleur état de santé physique et mentale susceptible d’être atteint, qui
souligne dans son rapport qu’"une bonne compréhension des principes
fondamentaux en matière de droits de l’homme ainsi que des normes existant dans ce domaine conduit inévitablement à reconnaître les droits sexuels comme étant des droits de l’homme" (E/CN.42004/49, paragraphe 54). »

Amnesty International mène actuellement une campagne sur la violence contre les femmes. Pour obtenir des informations sur cette campagne, veuillez consulter la page suivante :
http://www.amnestyinternational.be/doc/indexglo3.php3
Communiqué d’Amnesty International, le 21 avril 2004.
Index AI : POL 30/020/2004
ÉFAI


VOIR EN LIGNE : Amnesty International


Partagez cette page.
Share



Commenter ce texte
modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

*    Nous suivre sur Twitter ou en créant une alerte Sisyphe dans les Actualités de Google.

© Sisyphe 2002-2014




Chercher dans ce site
Lire les articles de la page d'accueil


LES AUTRES BRÈVES
DE CETTE RUBRIQUE


lundi 7 décembre
Le Prix PDF Québec 2020 est décerné à JANETTE BERTRAND
vendredi 3 avril
"Pour un feminisme universel" de Martine Storti
lundi 18 mars
Des livres en solde aux éditions Sisyphe
jeudi 7 mars
Le 8 mars : une occasion de rappeler le droit des femmes à vivre en sécurité - Action ontarienne contre la violence faite aux femmes
jeudi 7 mars
Plus de 10 000 demandes d’hébergement refusées chaque année : cri d’alarme des maisons pour ne plus dire "NON" !
mardi 5 mars
PDF Québec - Les fées ont toujours soif !
mercredi 28 novembre
De la couleur contre la douleur : Un appel politique pour la fin des violences envers les femmes
samedi 24 novembre
Fédération des maisons d’hébergement pour femmes - 12 jours d’action : les femmes violentées manquent de services au Québec !
mercredi 31 octobre
La CLES - Réaction aux prises de position de la FFQ sur la prostitution
lundi 8 octobre
Brigitte Paquette, "La déferlante #MoiAussi. Quand la honte change de camp"






http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Page d'accueil |Admin