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dimanche 1er mai 2011
La bataille pour l’abolition du système prostitueur ne peut se limiter à la pénalisation du client

Communiqué d’Osez le féminisme

Un rapport parlementaire a rendu publiques 30 propositions pour en finir avec le système prostitueur. Osez le féminisme s’étonne que la seule proposition mise en avant par le gouvernement soit celle de la pénalisation du client.

Depuis son arrivée au pouvoir, en instaurant le délit de racolage passif dans le cadre de la loi sur la sécurité intérieure en 2003, Nicolas Sarkozy n’a considéré la prostitution que sous un angle sécuritaire, faisant l’impasse sur les questions de dignité humaine, des inégalités femmes-hommes et des violences sexistes à la source du système prostitutionnel. Cette pénalisation des prostituées, déjà nombreuses à être surexposées aux violences, a notamment eu pour effet que les forces de l’ordre leur confisquent quasi systématiquement leurs préservatifs au cours des interpellations, potentialisant l’exposition des personnes prostituées aux VIH et autres IST.

Le client, maillon crucial du système prostitueur, doit être responsabilisé. Dissuader le client prostitueur au moyen d’une amende ou d’une légère peine, c’est inscrire dans la loi et dans les mentalités que les femmes, les corps et les relations sexuelles ne sont pas des marchandises. Mais si cette mesure est nécessaire, elle n’est en rien suffisante à elle seule pour lutter contre l’exploitation.

La prostitution repose sur l’idée que la libido des hommes serait irrépressible et qu’il serait donc normal de mettre à leur disposition des corps – de femmes en extrême majorité – pour la satisfaire. Cette vision des rapports femmes – hommes est réactionnaire. Elle prend racine dans le vide sidéral laissé par notre société en matière d’éducation à la sexualité et à l’égalité. Cette marchandisation des corps existe aussi parce que les femmes sont les premières à subir précarité, chômage, temps partiels, bas salaires, discriminations, violences sexistes, etc.

La prostitution va à l’encontre des batailles pour la liberté sexuelle, qui repose non seulement sur le consentement mais également sur le désir partagé de personnes adultes. Osez le féminisme demande donc au gouvernement de s’engager réellement pour l’abolition du système prostitueur :

 en abrogeant le délit de racolage passif qui surexpose les prostituées - à 80% issues de pays étrangers et de circuits esclavagistes – à des atteintes graves à leur dignité et à leurs droits fondamentaux.
 en mettant en place des modules d’éducation à la sexualité et à l’égalité de la maternelle à l’enseignement supérieur.
 en contraignant le CSA et les instances censées faire respecter les droits humains à refuser toute forme de marchandisation des corps des femmes, et toute forme d’incitation à la haine sexiste.
 en luttant contre le proxénétisme, les réseaux de trafic et en débloquant les moyens suffisants à la réinsertion des personnes prostituées qui le souhaitent.

Osez le féminisme publie un dossier sur la prostitution dans son numéro d’avril. Voir le site d’Osez le féminisme.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 23 avril 2011



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