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dimanche 17 avril 2005
Un colloque anti-masculiniste le 23 avril à l’UQAM

Samedi 23 avril, à l’UQÀM, la Coalition anti-masculiniste organise une journée de réflexions et d’activités dont on trouvera le programme ci-dessous.

Tous les gens « de bonne volonté » sont bienvenus dans la mesure où ils partagent nos objectifs. L’accueil débute à 9h. 30 a.m., au Café Aquin de l’UQÀM, pavillon Hubert Aquin, 2ième étage, local a-2030. Et c’est gratuit. Un dédommagement est possible pour celles et ceux qui encoureraient des frais de garde.

Nos objectifs :

« Ce lieu se veut un espace de mise en commun de nos expériences, de nos informations et de nos forces. Il offre un espace de paroles aux femmes et aux hommes solidaires, désirant se regrouper dans la lutte contre le masculinisme.
Nous voulons déconstruire le discours masculiniste et analyser ses conséquences sur nos vies et sur la société. Nous désirons aussi concrétiser nos analyses en alternatives et en actions de lutte. »

Règles des débats :

« L’espace de discussion se veut libre de tous propos misogynes, lesbophobes, momophobes, racistes, bref de toutes formes d’oppression. Aucune attitude violente ne sera tolérée. Pourquoi ? Parce qu’il importe de créer des espaces où les femmes puissent se sentir à l’aise de prendre la parole. »

Programme de la journée du 23 avril 2005

10h : Mot d’ouverture : par Anne-Marie et Laetitia de la Coalition Anti-Masculiniste

10h15-11h : Les masculinistes : Qui sont-ils ? par Audrey

Pause

11h15 -12h45

1- Délires masculinistes et modèles parentaux : des parents (pro)-féministes contre-attaquent, par Anne-Marie et Yannick
2- Masculinisme, naturalisme et écologie de l’extrême droite, par Christine

12h45 -14h : Dîner libre

14h -15h30 :

Atelier 1- Lesbophobie, homophobie, hétérocentrisme et sexualité, par Louise et Alice
Atelier 2- D’oppresseurs à oppressés : comment les analyses masculinistes nient la domination des hommes et des femmes, par Isabelle

Pause

15h45 -17h15 : Plénière

Toutes et tous sont invitées au cours des ateliers sus-mentionnés à réfléchir à des moyens d’actions. Cette plénière vise à collectiviser nos stratégies et moyens d’action pour faire face à ces groupes masculinistes et leurs discours oppresseurs. Elle est en quelque sorte une plénière dirigée sur nos moyens d’action.

Pour plus d’information, visitez le site Antipatriarcat.org


Plate-forme de la coalition anti-masculiniste

Nous sommes une coalition d’individu-e-s féministes et pro-féministes qui vise à dénoncer, dans un contexte de la montée de la droite, de l’extrême droite et du relativisme politique, les discours et actions réactionnaires cherchant à dénigrer et à détruire les acquis sociaux gagnés par les femmes, pour les femmes.

1. Le masculinisme : une mouvance de droite

Nous nous opposons au masculinisme. Le masculinisme est une mouvance réactionnaire qui s’oppose au changement social porté par le mouvement féministe. Il défend une vision traditionnelle de la famille et des rapports sociaux entre les sexes. Nous rejetons ces valeurs conservatrices et luttons pour l’émancipation des femmes et des hommes hors du carcan patriarcal. Certains masculinistes se cachent sous des dehors conciliateurs, et disent souhaiter repenser la place des hommes dans la société. Cependant, il ne faut pas être dupe de ce discours dilué et aller directement à la source. Par exemple, dans le cas du congrès Paroles d’hommes, qui dit souhaiter promouvoir une « harmonisation des relations hommes - femmes en établissant de nombreux liens entre groupes féministes et groupes hoministes », le président, Yvon Dallaire, clame ouvertement dans ses propres écrits sa défiance, voire sa haine des féministes, et légitimise la violence faite aux femmes. Qu’on le nomme masculinisme ou hominisme, ou qu’on tente de le faire passer sous couvert d’un discours de gauche, pour nous ce mouvement reste le même, un mouvement réactionnaire, rétrograde, voire misogyne et anti-féministe.

2. Le masculinisme, un renforcement du patriarcat

Le discours masculiniste est multiple, fortement stéréotypé et met souvent de l’avant une vision du genre masculin axée sur la virilité, l’agressivité, le contrôle et le machisme tandis que les femmes devraient, par « nature », être douces, compréhensives, et surtout, obéissantes. Plusieurs masculinistes défendent une définition rigide du rôle des hommes et des femmes, et considèrent le lesbianisme et l’homosexualité comme une anomalie et un affront à la nature.

3. L’égalité : toujours un objectif

L’égalité entre les sexes n’a pas été atteinte et les hommes occupent toujours une place dominante dans la société et non pas, comme les masculinistes tentent de le faire croire, un statut de victimes face aux femmes. Doit-on rappeler qu’aujourd’hui encore, des écarts de salaires persistent toujours entre les hommes et les femmes, que l’analphabétisme, la pauvreté et la dépression sont toujours plus marqués chez ces dernières, que le travail domestique continue toujours d’être assigné aux femmes, et que la quasi totalité des victimes d’agressions à caractère sexuel sont des femmes ? L’oppression systémique des femmes est toujours bien réelle et l’égalité, toujours un objectif.

4. Les hommes ne sont pas des victimes

Il n’existe pas un nouveau système social qui infériorise les hommes. Nous rejetons l’idée que le féminisme aurait créé un apartheid sexiste anti-mâle comme l’affirme généralement le mouvement masculiniste. Ainsi, ce dernier tente de nous faire croire que les droits des femmes ont engendré la discrimination et la domination des hommes. Nous affirmons, au contraire, que les droits des femmes ont heureusement changé le modèle de la famille traditionnelle qui imposait aux hommes et aux femmes des rôles sociaux rigides calqués sur les stéréotypes sexuels, rôles sociaux encore trop souvent reproduits dans notre société. Affirmer que ce changement discrimine les hommes, c’est affirmer vouloir retourner à une société conservatrice.

5. Le mythe du naturel

Afin de pousser leur agenda conservateur, certains masculinistes expliquent et justifient la division sexuelle du travail et des rôles de chaque genre comme étant naturels, innés, donc inaltérables. Ils nient le processus de socialisation et de construction sociale à l’origine de cette division. Par le fait même, les masculinistes tentent de consolider le rôle prédominant des hommes dans les domaines de pouvoir et d’influence tels que la politique, au nom du naturel et au détriment de l’égalité.

6. La violence : une réalité

La violence conjugale, et plus largement la violence faite aux femmes, est toujours une plaie dans notre société. Dans la grande majorité, voire la quasi totalité des cas, ce sont les femmes qui en sont victimes et les hommes, les agresseurs. Ainsi, nous considérons que la violence masculine est un outil de sanction visant à rappeler aux femmes leur rôle dans le système patriarcal. C’est un fait social inacceptable qu’il faut enrayer et nous rejetons vigoureusement les propos affirmant que cette violence serait naturelle ou symétrique. Rappelons que certains masculinistes vont jusqu’à légitimer cette violence.

7. Avortement, contraception : libres et gratuits

Plusieurs masculinistes réclament des droits sur le ventre des femmes. Nous sommes déterminé-e-s à lutter contre la contrainte à la maternité, à défendre et renforcer l’accessibilité et le droit à l’avortement et aux moyens de contraception. Pour nous, le libre choix des femmes de contrôler leur corps est sous tous les points de vue une clé essentielle à leur émancipation.

8. Vernis scientifique

Afin d’opposer la pseudo-oppression de certains hommes à l‘oppression des femmes, les masculinistes ont souvent recours à l’utilisation de statistiques douteuses et hors contexte, en plus de créer des concepts de toutes pièces (ex. : syndrome du faux souvenir, violence conjugale symétrique). Bien qu’il existe des hommes en difficulté, il est malhonnête de considérer ces problèmes comme étant aussi importants que ceux que vivent les femmes. Nous dénonçons vigoureusement cette attitude qui a pour effet une déresponsabilisation totale des hommes face à l’oppression des femmes.

Conclusion

Voila pourquoi nous nous opposons au masculinisme par le biais d’une analyse féministe radicale, identifiant un système économique, politique et social qui se nomme patriarcat. Ce système institutionnalise la domination des hommes sur les femmes. Les solutions aux problèmes sociaux des femmes et des hommes se trouvent selon nous du côté du féminisme radical, de l’abolition du patriarcat et de la redéfinition des rapports sociaux de sexes.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 5 avril 2005.



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