COMMUNIQUÉ

Prostitution et trafic sexuel : Non à la banalisation de graves violences faites aux femmes !

Melissa Farley, une chercheure féministe engagée basée à San Francisco, donnera à Montréal jeudi soir le 22 septembre, à 19 h 30, une conférence intitulée « Louer un organe pour 10 minutes – Ce que les "clients" nous apprennent à propos de la prostitution ».

Venez l’entendre et discuter avec elle et des membres de la Concertation des Luttes contre l’Exploitation Sexuelle au Comité social Centre-Sud, 1710 rue Beaudry (deux coins de rue au nord de la station de métro Beaudry), à 19 h 30. Entrée gratuite (contribution volontaire).

Melissa Farley est psychologue et a mené depuis une décennie des recherches de terrain dans 10 pays, y compris le Canada. Son travail et celui de 30 autres chercheur-es figure dans un ouvrage récent, Prostitution, Trafficking and Traumatic Stress, Haworth Press, 2004. Son analyse – résolument féministe – est fondée sur l’écoute du vécu et des revendications de plus de 850 femmes, hommes, transgenres et enfants piégés dans le réseau prostitutionnel ou ayant réussi à y échapper.

Dans le contexte de grandes entreprises néo-libérales et d’organisations gouvernementales qui idéalisent une industrie mondialisée du sexe et en tirent des bénéfices immenses, Melissa Farley rappelle le caractère colonialiste, raciste et sexiste d’un système axé sur un acheteur masculin qui « transforme les femmes en son propre bien de consommation masturbatoire ».

Elle parle, avec les femmes qui sont dans la prostitution, d’un droit à ne PAS être prostituées, et nous incite à aller plus loin que l’offre d’une « tasse de café et un condom » dans une solidarité contre toutes les formes d’oppression.

Au-delà de la propagande qui minimise la réalité du « travail du sexe », les recherches et ouvrages de Melissa Farley documentent les torts psychologiques et physiques infligés aux femmes dans toutes les formes de prostitution, qu’elles soient légales ou illégales, pratiquées en établissements ou dans la rue. Farley est affiliée à l’organisation sans but lucratif Prostitution Research Education, qui présente des statistiques éclairantes sur les taux d’agression physique, de viol et de meurtre qui continuent à être infligés aux personnes prostituées, y compris dans les pays où la prostitution a force de loi.

Au moment où à l’échelon fédéral, un comité permanent parlementaire parle de légaliser le proxénétisme et le racolage imposé à toutes les femmes par les « clients », Melissa Farley signale que la Suède a remis en question juridiquement l’accès sexuel constant des hommes aux femmes et aux filles dans le contexte de la prostitution et du trafic sexuel, tout en évitant de stigmatiser encore plus les personnes dans la prostitution.

Melissa Farley s’inquiète des millions de dollars dépensés pour la promotion politique de l’industrie de l’exploitation sexuelle, sous prétexte d’éducation au sexe plus sécuritaire et de distribution de condoms.

Parlant de choix véritables pour les femmes parmi une gamme d’options – y compris le choix de ne PAS se prostituer – Farley s’appuie sur ses recherches pour cerner et dénoncer les contraintes sociales qui poussent les femmes dans le système prostitutionnel : agressions sexuelles dans l’enfance, racisme, pauvreté, violence conjugale (y compris le viol marital), absence d’emplois décents et de logements abordables, harcèlement sexuel au travail, hypersexualisation des jeunes filles, etc. Des faits que tous et toutes doivent connaître pour éviter d’aggraver les conditions de vie des femmes.

Venez entendre Melissa Farley et la CLES avec un-e ami-e jeudi soir le 22 septembre, au Comité social Centre-Sud, 1710 rue Beaudry, dès 19 h 30.

– De la documentation bilingue sera distribuée sur place. On en trouve également sur les sites www.prostitutionresearch.com et sisyphe.org.

Renseignements : La Marche mondiale des femmes : 514-395-1196
ou LA CLES : Courriel.

Prière de rediffuser dans votre réseau.

Partagez cette page.

*