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samedi 5 novembre 2005 Commentaire sur l’emploi de "Mademoiselle" : Le Monde rétrograde
par France Dombrowski Commentaire sur l’emploi de "Mademoiselle" À l’attention de Mme Martine Rousseau et M.Olivier Houdart Mme Fabre, ou devrais-je dire Mlle Fabre, signe un article intitulé La mise en scène du sexe au cinéma en procès dans lequel elle utilise, à répétition, le "titre de civilité" "Mlle". Cet usage, désuet, avait complètement disparu chez nous. Je ne m’étais pas faite appeler "Mlle" depuis au moins quinze ou vingt ans. Certains semblent se faire un malin plaisir à essayer de le réactiver, malheureusement on trouve toujours des femmes pour être leurs complices et leur donner un semblant de légitimité. On ne dit pas "Mademoiselle la présidente" ou "Mademoiselle la juge", on dit "Madame la présidente" ou "Madame la juge", et dans les comédies françaises les "mamzelles" et les "demoiselles" sont au même niveau que les "gonzesses". S’adresser à une femme en disant "Mademoiselle" est souvent une façon rapide d’acquérir ou d’essayer d’acquérir un ascendant sur elle. Il diminue. La personne visée doit alors appeler l’autre à ne pas manquer de respect, ce qui presque automatiquement engendrera tensions et malaises. Les femmes ont-elles besoin d’un obstacle de plus à surmonter pour prouver leurs capacités ? Qui plus est, l’article en question traite des abus sexuels dont auraient été victimes des femmes. Il me semble, en cela, revêtir un aspect pervers. Il est d’autant plus dommageable qu’il est paru dans "Le Monde", quotidien prestigieux, à grande visibilité. Les tordus, surtout dans le domaine de la langue, pourront s’appuyer sur votre journal pour banaliser leur offense tout en se donnant un air triomphant. J’en appelle à votre sensibilité et à votre responsabilité. France Dombrowski – Voici la réponse du journal "Le Monde" Bonjour, Nous transférons votre mail au courrier des lecteurs du "Monde". En effet, nous sommes les correcteurs du site, pas ceux du "Monde" papier. Mademoiselle est un terme discriminatoire, en ce sens qu’il n’a pas d’équivalent masculin : il indique qu’une femme se trouve encore "sur le marché", en attente de mariage, un peu comme une marchandise. Il a effectivement souvent une valeur ironique, dépréciative et machiste, surtout employé pour une femme ayant dépassé "l’âge normal du mariage", mais le fait est qu’il existe, qu’il n’est pas une injure et que le "Monde" n’est pas responsable de son existence. Cordialement Olivier Houdart Pour écrire à M. Olivier Houdart Mise en ligne sur Sisyphe, le 3 novembre 2005. Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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