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dimanche 19 mars 2006 On ne naît pas féministe, on le devient
par Michèle Bourgon Les Olympiques viennent de se terminer avec une incroyable moisson de médailles pour le Canada. Seulement, il y a un hic : 75% des médailles ont été remportées par des femmes. Moins intéressant, ça. Et surtout, la médaille d’or olympique aux hockeyeuses féminines. Sacrilège ! Notre sport national masculin ! Vite, il faut trouver des raisons, expliquer le phénomène. Des journaux ont titré : Deux femmes en or ! (Pour ceux qui ne le sauraient pas, c’était le titre d’un des premiers films érotiques au Québec). Aurait-on donné le même titre si deux hommes avaient remporté ces précieuses médailles ? Ça fait sourire. Ça vend. Certains journalistes ont fustigé Lise Payette pour avoir dénoncé l’analyse trop exhaustivement insidieuse de l’événement. J’en ai lu un qui divulgue l’âge de madame Payette pour preuve de sa sénilité... Pas fort, ça. Aurait-on osé faire la même chose à un journaliste masculin ??? Le dossier de l’équité salariale n’est pas encore réglé. Combien de femmes attendent ce règlement ? Qu’est-ce qu’on attend ? Qu’un syndicat masculin prenne les choses en main ? Les tâches ménagères, selon un récent sondage sont encore assumées majoritairement par les femmes. Un animateur radio traite de tous les noms une jeune fille qui fut victime de viol. Un autre animateur radio se permet des commentaires ultra-sexistes sur une de ses collègues. En cour, il continue. Peu de femmes en politique. Très peu au conseil des ministres. Carole Théberge fond en larmes, a-t-on pu lire, Olivia Chow est comparée à... un chien. L’Église canadienne n’accorde pas encore aux femmes la place qui leur revient. La mode continue d’hypersexualiser les femmes. On offre des G strings aux fillettes de six ans !!! Et je ne parle ici que du Canada. Toutefois, il y a du progrès dans plusieurs domaines. La société apprend, elle est ouverte, mais pour que l’apprentissage se fasse, il est nécessaire que des regroupements se forment pour conscientiser l’opinion publique. Le 8 mars est une journée qui interroge, qui suscite la discussion, qui favorise les regroupements, les rapprochements. Aujourd’hui, nous lirons que cette journée est devenue totalement inutile, et blablablabla. Des femmes diront que le féminisme est désuet, qu’il n’est plus nécessaire, que c’est l’affaire de quelques enragées, de mal baisées. Elles ajouteront leurs voix au concert de protestations de quelques hommes. Malheureusement. Les femmes sont des partenaires à part entière dans la vie sociétale ; elles travaillent, elles aiment, elles donnent la vie, elles éduquent. Elles ont à coeur, comme les hommes, de fabriquer une société meilleure. Oeuvrons ensemble, femmes et hommes à un monde plus juste. Mis en ligne sur Sisyphe, le 17 mars 2006. Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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> On ne naît pas féministe, on le devient 4 avril 2006, par joxy |
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