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jeudi 2 novembre 2006
Lettre au directeur du magazine Psychologies, par Encore féministes !

Monsieur,

Vous avez choisi de mettre en couverture du numéro d’octobre de Psychologies
ces mots : « cahier sexe : un peu de violence ne nuit pas ». Ce titre accrocheur et votre campagne massive de diffusion sur les parois des kiosques ont répandu cette idée dans le grand public.

Il faut ouvrir le magazine pour découvrir que l’article de Flavia Mazelin Salvi s’intitule « Un peu de "violence" ne nuit pas », avec le mot violence mis à distance entre guillemets, et précise : « Pas de malentendu : nous ne faisons pas ici l’apologie de la brutalité en amour. » La violence, précise l’auteure, « est toujours alimentée par un sentiment d’impuissance ou de toute-puissance, où l’autre est, soit vécu comme un ennemi qu’il faut détruire, soit réduit à un objet que l’on peut utiliser à
sa guise. »

Rapprocher les mots sexe et violence, afficher l’idée que, en matière de sexe, « un peu de violence ne nuit pas » revient à faire « un peu » l’apologie de violences sexuelles. Celles-ci, qui portent atteinte à l’intégrité physique et morale d’une personne, sont un délit ou un crime.

Je vous rappelle qu’en France, selon le rapport d’Amnesty International (éd.
Autrement, 2006), des actes graves de violence conjugale masculine sont
commis contre une femme sur dix.

C’est dans cette France-là, où une femme meurt tous les trois jours sous les
coups de son mari ou compagnon, actuel ou ancien, que vous avez choisi de
diffuser largement dans la rue ces mots « cahier sexe : un peu de violence
ne nuit pas ». Trop de personnes se résignent à la violence comme si elle
était naturelle ou inévitable, et vous, vous l’affichez comme souhaitable !

Avec le réseau "Encore féministes !" (2 745 personnes et associations, dans
42 pays), je vous demande de revenir sur ce sujet important dans un prochain
numéro.

Florence Montreynaud,
responsable du réseau

"Encore féministes !", Maison des femmes, 163, rue de Charenton 75012 Paris
Site

Mis en ligne sur Sisyphe, le 1er novembre 2006.



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> Lettre au directeur du magazine Psychologies, par Encore féministes !
16 novembre 2006, par Lucie Poirier



> Lettre au directeur du magazine Psychologies, par Encore féministes !
16 novembre 2006, par Lucie Poirier   [retour au début des forums]

Psychologies misogynes
Par Lucie Poirier

J’ai une grande admiration pour Madame Florence Montreynaud et pour les ouvrages colossaux auxquels elle s’est consacrée au cours des ans. A nouveau, je suis impressionnée par son discernement et sa démarche.

Malheureusement, la revue Psychologies dévie des connotations que son titre suppose car les pages sont déplorablement truffées d’images de femmes déshabillées allant jusqu’à suggérer le « porno-chic », la prostitution et le sado-masochisme.

Alors que l’aspect psychologique des êtres devrait primer, c’est la nudité des femmes qui est étalée. Dans un article publié sur Sisyphe.org, Maintenant c’est le bonheur, j’avais relevé que la revue avait fait paraître dans le numéro 254 des photos d’une actrice, Laura Smet, alors qu’elle est totalement dénudée pour « illustrer » une entrevue. Jamais la pareille ne s’est produite lorsqu’il s’agissait d’une entrevue avec un acteur. Il n’y a que les femmes que l’on s’acharne à réduire à leur apparence.

Il est inadmissible que la revue Psychologies persiste avec des procédés passéistes et misogynes. L’éditorialiste et président de la direction, Jean-Louis Servan-Schreiber, ressasse l’infériorisation des femmes en accentuant l’importance de leur corps au détriment de l’émergence d’une diffusion de leur pensée. Il en est encore à considérer les femmes comme des sous-êtres et il répand sa conviction à travers la revue.

Peut-être pouvons-nous tenter, comme Madame Montreynaud, de l’éveiller à la compréhension de la réalité humaine, peut-être pouvons-nous essayer de le rendre conscient que les représentantes du sexe féminin dans l’humanité sont aussi dotées d’intelligence et de dignité et qu’elles aimeraient constater qu’il en tient compte, peut-être pouvons-nous lui rappeler Montaigne « Les femmes ont raison de se rebeller contre les lois parce que nous les avons faites sans elles » en ajoutant que nous avons raison de nous rebeller contre des magazines hypocrites qui se prétendent intello alors qu’ils procèdent comme des publications du genre Playboy, peut-être pouvons-nous lui écrire à l’adresse suivante : magazine@psychologies.com.

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