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lundi 15 janvier 2007
Réseau économique et legs entre lesbiennes

par Christine L.

Ce soir, je me suis dit : Et si tu tapais dans Google "lesbienne, dons aux
femmes".

Oh ! Miracle, plein de sites. Et puis, j’épluche. Sûr, plein de choses super ;
dénonciations, affirmations, culture, film, etc. Mais rien ne me parle. Je
cherche, je cherche. RIEN !

Suis-je donc aussi spéciale ? Je change de mots… toujours rien. Abandon,
escape, out, raus ! J’éteins la lumière.

Fantastique, ce minuscule pommier sauvage sur le talus ! Le voici en train de
grandir et de s’équilibrer latéralement. Le soir tombe. La brume glaciale
revient en cette époque de froidure dans le pays (les pays). Frêne majestueux, cent mètres au-dessus dans la haie en amont. Fantôme. Et le châtaignier magnifique qui se contente d’être beau. Il souffre un peu de la soif depuis quelques étés.

Mes pensées virevoltent. En fait, je suis consternée. Je me sens un peu
beaucoup "seule", seule.

On parle d’économie, de culture, de femmes, de patriarcat, de viols, de
vols, de cabales, de luttes, de sexe, de sexisme, même un site s’appelle "et
si les femmes comptaient". Magnifique. Mais je ne trouve pas ce que je
cherche.

Cela fait si longtemps, 28 ans déjà, que notre projet a commencé. Une petite bande de nanas qui souhaitions vivre entre lesbiennes, ne construire que par nous sur cette petite planète ; en la respectant bien sûr ! Et vivre notre vie anarco-lesbio-feministo-écologisto-flemmardo-et j’en passe. Et d’infirmière, institutrice, animatrice, nous sommes devenues agricultrices en bio pour un projet de vie. Et nous avons travaillé, travaillé, travaillé, tellement travaillé, nous qui avions lu que nous pourrions travailler deux heures par jour, puis musiquer, écrire, sculpter, rêver et tant et tant d’autres choses. Travaillé pour construire notre maison, par nous-même, rien qu’avec nous-même ; force, conviction, intelligence lesbiennes obligent. Nous nous sommes faites maçonnes, charpentières, menuisières, plombières, bref, TOUT ! Et la terre à défricher et planter et réfléchir sur l’environnement et agir toujours avec dynamisme, mais discernement (ce qui encore une fois n’est pas des plus reposants).

Mais bon ! Nous nous étions trompées sur nos estimations, nous avions mal
interprété les grands philosophes de l’époque. Il faut vraiment beaucoup travailler pour survivre ainsi. Ah ! oui, la qualité de vie à la campagne, certes, mais quel boulot !

C’est ainsi. Mais tant qu’amour fait vivre.

Et puis. Pfffit ! Depuis une petite boule au sein, te voilà partie. Envolée
dans les astres et le corps mort flambé. Petite Roro. Mon amour. Je vous entends : "Qu’est ce qu’elle nous joue celle-là", etc. J’en viens au fait.

Donc, déjà que nous y pensions un peu avant, à ce moment-là, j’ai vraiment
commencé à me demander : Mais enfin, s’il t’arrive aussi quelque chose à toi, si
tu disparais là, et de toute façon, quand tu vas disparaître, le peu que tu as va
aller aux familles, à l’État ? Et des femmes qui auraient aimé avoir un
parcours plus facile économiquement ? Ça existe ! Déjà, nous pour commencer, si
nous n’avions pas eu à acheter ce petit bout de terre pour vivre notre vie, tout aurait été tellement plus facile et nous aurions pu aller plus loin. Il faut donc maintenant que tout ce que nous avons fait, construit, travaillé, puisse revenir à des goudous lorsque nous disparaîtrons ; pour nous, pour toi ma Roro, pour l’énergie et la construction de vies lesbiennes. Alors, je me suis débattue et j’y suis arrivée.

Durant cette époque et toujours maintenant, je cherche des femmes qui aient
ce même langage, surtout, je ne sais pas, j’ose toujours espérer qu’il y ait
quelque part quelque chose, une association ou autre qui regroupe d’autres
femmes qui aient eu la même démarche de faire en sorte que leurs biens
reviennent à d’autres goudous quand elles disparaissent. Et puis qu’existe
une sorte de réseau et que des jeunes et moins jeunes viennent "se servir"
à cette construction lesbienne.

Mais rien ! Jamais ! Soit je ne sais pas chercher, soit il n’y a rien. Je ne sais que faire. Ne suis plus très liante depuis la mort de ma Roro. Alors, un peu déconnectée des "groupes", c’est le no woman’s land.

Existez-vous ?

NDLR - On peut adresser toute réponse à cette adresse : sitesisyphe@yahoo.fr. Nous ferons suivre les messages à l’auteure.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 3 janvier 2007



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ne pense surtout pas que tu es toute seule tu sais chez nous on dit qu’il faut beaucoups de grains pour faire un sacs d’arachide, je suis une jeune camerounaise et loins d’etre lideur d’association, je suis plutot en trainde mettre sur pied un projet de création de magazine et j’espere que ca va marcher ton message m’a touché et je tenait a te le faire savoir du courage

[Répondre à ce message]

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16 janvier 2007, par laurierebel   [retour au début des forums]
REBEL

Bonjour, je viens de tomber sur votre article qui m’a paru très intéressant.
Ce petit message pour signaler aux lesbiennes qui le désirent qu’un réseau intitulé REBEL (Réseau économique belge entre lesbiennes) existe. Ce réseau est destiné à échanger/ proposer des compétences professionnelles. L’objectif est de transformer notre différence en une force commune. Notez que nous ne limitons pas les inscriptions à une nationnalité : toute les lesbiennes peuvent s’inscrire quel que soit le pays d’origine. Un blog a été créé tout récement en vue d’augmenter la visibilité de ce réseau.
De plus amples informations viendront compléter le blog dans un futur proche.

[Répondre à ce message]

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