par France Dombrowski

Ancienne princesse du Carnaval* de sa classe.

Bonhomme s’ennuierait-il de ses duchesses ? Hier soir, j’ai vu pour la première fois – j’aurais écrit avant – le message publicitaire au cours duquel Bonhomme appelle une serveuse Mademoiselle. Madame, cela aurait fait moins sexy, pourquoi pas les seins nus « tant qu’à y être » ? Rappelez-vous certaines scènes du film de Robert Favreau, intitulé « Le soleil a pas d’chance » (1975). Un extrait, où l’on voit des « mademoiselles » candidates en entrevue est disponible sur le site de l’ONF où vous pouvez visionner le film au complet.

C’est pour le moins une forte incitation à appeler Mademoiselle les serveuses, qui se trouvent en situation d’accepter avec le sourire pour ne pas déplaire à la clientèle et perdre leur pourboire ou, pire, leur emploi. La serveuse automate. C’est également pour le moins une forte incitation à réactiver l’utilisation de Mademoiselle pour toutes les femmes.

Alors, bonhomme aurait-il la nostalgie du passé ? C’était l’bon vieux temps, hein ? Les relations hommes-femmes se portaient tellement mieux, hein ? Bonhomme appellera-t-il les petites filles Mademoiselle pour renforcer leur conditionnement à jouer aux princesses, au cas où la société reculerait à ce point où les organisateurs pourraient enfin ressusciter le concours, ou voudra-t-il bien inculquer chez elles le respect d’elles-mêmes en les appelant Madame ?

Je le répète, cette persévérance à maintenir certains mots dans l’usage n’est pas innocente. (Voir un autre article de la même auteure).

P.-S. Est-ce une surprise si Harper pose en première page des journaux de Québec ce matin en compagnie de Bonhomme ?

* Pour les lectrices et lecteurs non québécois-es : l’auteure parle du Carnaval de Québec dont le Bonhomme est la mascotte.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 26 janvier 2007.

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